Cloud public : l’État Français pourrait renoncer à son partenariat avec Orange

Cloud public : l’État Français pourrait renoncer à son partenariat avec Orange
Souveraineté numérique

L’annonce d’un partenariat entre Orange et le groupe chinois Huawei concernant les Clouds publics pourrait pousser l’État Français à remettre en cause le contrat qui le lie au groupe.

L’État Français a signé un contrat avec Orange Business Service (OBS) pour la fourniture de son Cloud public ; ce contrat est entré en service mi-2016, pour une durée de deux ans, après plusieurs mois de retard. La qualité des services Iaas proposé par OBS ne semble toujours pas réellement au rendez-vous. Mais c’est un autre événement qui risque de remettre en cause ce contrat.

Orange (toujours détenu à 23 % par l’État) et le groupe chinois Huawei ont en effet conclu un partenariat mondial : cet accord prévoit que Huawei fournisse les matériels et logiciels du Cloud public d’Orange, OBS continuant d’héberger les infrastructures dans ses datacenters et à s’occuper des services liés au Cloud. Mais ce partenariat, qui prendra effet en Europe et en Asie dès avril 2017 et aux Etats-Unis en octobre, ne concernera pas la France.

Un partenariat qui ne devrait pas toucher les Clouds français

Le Cloud public des clients français – et en premier chef l’État Français – continuera d’être géré par Cloudwatt, un projet de Cloud souverain français, racheté par Orange en 2015 : et si Cloudwatt utilise exactement les mêmes matériels et logiciels que ceux que Huawei fournira, OBS garantit qu’il continuera d’équiper Cloudwatt, indépendamment de son partenaire chinois.

Cette garantie ne rassure pas vraiment les décideurs. Didier Renard, le directeur général adjoint d’Orange, explique qu’OBS respectera son contrat avec l’État, et fournira des services Iaas via Cloudwatt pendant deux ans, plus deux ans si le contrat est reconduit. Il défend ce partenariat avec Huawei, qui prolonge une collaboration de plusieurs années, et affirme que les réticences viennent d’une crainte infondée : « Peut-on considérer que les offres américaines sont plus sécurisées que leurs homologues chinoises ? Nous ne le pensons pas. Nous ne sommes plus sur des débats avec, d’un côté, l’allié américain et, de l’autre, l’ennemi chinois ».

Vers un nouvel appel d’offre ?

Il est cependant peu probable que ce plaidoyer touche les décideurs au niveau de l’État. Un nouvel appel d’offre serait déjà en prévision, avec une augmentation des services publics et ministères concernés, et surtout une obligation d’un service 100 % « made in France ».