Selon une étude récente, la blockchain pourrait permettre aux banques d’investissement d’économiser plusieurs milliards d’euros par an : déjà expérimentée par plusieurs banques centrales, cette technologie semble promise à révolutionner le traitement des données sécurisées
Une étude du cabinet d’audit Accenture et de la firme de services financiers McLagan vient de montrer que la technologie des blockchains (« chaîne de blocs » en français) pourraient réduire jusqu’au 30 % les coûts d’infrastructure pour huit des plus grandes banques d’investissement au monde – soirtdes économies annuelles comprises entre 7,5 et 11,3 milliards d’euros par an.
La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente et sécurisée, fonctionnant sans organe central de contrôle : c’est une base de données distribuée qui gère des enregistrements protégés contre la falsification ou la modification par des nœuds de stockage.
Réduction des coûts dans le traitement des données
Au niveau des banques d’investissement, l’intérêt essentiel serait de remplacer des bases de données indépendantes stockées sous forme de silos par des bases réparties et distribuées : cela permettrait à ces organismes de diminuer le coût de l’uniformisation des données, améliorer leur collecte et la sécurité dans leur traitement. Les économies réalisées seraient donc sensibles dans le reporting financier et dans les mises en conformité réglementaire : le tout avec une base de données présumée infalsifiable – gain financier, gain en sécurité.
« Grâce à cette analyse sur les coûts réels – la première en son genre -, nous établissons une ligne plus claire sur la valeur de la blockchain pour les banques d’investissement. Notre objectif est d’aider ces dernières à passer rapidement des prototypes au système de production avec la technologie blockchain, générant de réelles économies et améliorant leurs résultats finaux. » affirme ainsi Richard Lumb, directeur général des services financiers d’Accenture.
Des expérimentations qui se multiplient
Logiquement, vu l’énorme potentiel de cette technologie, de nombreuses expérimentations de faisabilité sont en cours – la Banque d’Angleterre avec PwC ou la Réserve Fédérale américaine avec IBM. En France, la Caisse des Dépôts et la Banque de France travaillent à mettre en place la première blockchain opérationnelle dans un cadre interbancaire, avec France Blockchain et Labo Blockchain.
Reste à savoir si les régulateurs des marchés financiers accepteront ces technologies nouvelles qui, pour efficaces et rentables qu’elles semblent être, ont encore tout à prouver.