L’affaire avait fait grand bruit en 2015 : Volkswagen avait truqué les tests environnementaux de ses véhicules, n’appliquant les réductions d’émissions de polluants qu’en phase de test, mais pas dans l’utilisation courante. Un groupe de chercheurs vient d’identifier le code source qui a permis cette tromperie.
« L’un des trucages les plus complexes de l’histoire de l’automobile » affirme Kirill Levchenko, informaticienne de l’Université de San Diego et directrice de l’équipe de recherche qui a enquêté sur la fraude aux émissions de polluants de Volkswagen. Leurs conclusions sont accablantes pour le constructeur allemand : sur les 900 micrologiciels utilisés entre 2009 et 2016 sur l’ensemble des véhicules de ma marque, plus de 400 ont été truqués.
Un relevé de données complexes pour déterminer si le véhicule est en phase de test
L’arme du crime était située dans un morceau de code utilisé pour la « condition acoustique » : ce qui semble être un test de bruit moteur est en fait un relevé de données permettant à l’ordinateur de bord de déterminer si le véhicule subit un test d’homologation ou pas. Si c’est le cas, il met en marche le système antipollution ; si ce n’est pas le cas, il le désactive. Résultat : en utilisation courante le véhicule émet jusqu’à 40 fois plus de particules polluantes qu’annoncé.
Les preuves étaient là, disponibles pour tous
Le système de fraude prenait en compte pas moins de 10 paramètres différents pour estimer si le véhicule était en phase de test ou non. Le plus étonnant est que cette fraude n’était même pas maquillée puisqu’il a « suffi » aux chercheurs de télécharger les binaires des logiciels, laissés à disposition des utilisateurs par la marque, pour identifier le code source incriminé : « En fait, les preuves de la fraude étaient là, au vu et au su de tous » explique Kirill Levchenko.
Fiat a également truqué ses tests moteurs
Les chercheurs ont de plus découvert une autre version de ce code truqué dur les moteurs des Fiat 500X : plus simple, puisqu’il se contentait de désactiver le mode antipollution au bout de 26 minutes et 40 secondes, durée moyenne d’un contrôle de pollution.