Entre HTC, le géant taïwanais des smartphones en chute libre, et Google, partenaire de longue date déterminé à s’imposer dans le hardware de la téléphonie, le mariage semblait inévitable. Si l’annonce officielle n’est pas encore tombée, les tractations sont en cours et devrait aboutir à un rachat qui profitera aux deux entités.
HTC, le constructeur taïwanais, souffre – c’est un euphémisme – de la concurrence acharnée de Samsung, Apple et des constructeurs chinois émergents sur le marché des smartphones. La part de marché d’HTC est passée sous la barre des 2%, avec des revenus estimés à 84 millions d’euros, en baisse de 54% en un an. Sa capitalisation boursière, qui atteignait 32 milliards de dollars en 2011, s’est effondrée à moins de 2 milliards de dollars.
Un partenariat poussé qui conduit naturellement à un rachat
Parallèlement Google est déterminé à fabriquer par lui-même l’ensemble de ses produits : un seul était encore sous-traité, les smartphones Pixel, construits par… HTC ! Certes Google s’est lancé dans le hardware mobile et produit lui-même son Chromebook Pixel et sa tablette Pixel C. Mais ce n’est pas son activité historique, et un rapprochement avec un constructeur expérimenté est projeté depuis longtemps.
Le partenariat existant de longue date avec HTC – qui avait déjà construit les premières tablettes de Google, les Nexus -, ainsi que la mauvaise santé de ce dernier, qui ne semble plus capable de proposer la moindre innovation, semblent conduire à un mariage qui bénéficierait aux deux entités.
Echange d’expertise
Le cas est bien différent du rachat de Motorola Mobilité par Google en 2011 : l’objectif était de récupérer tous les brevets du constructeur américain, puis de revendre le reste de l’entreprise, notamment à Lenovo.
Cette fois, un rachat par Google de la branche mobile d’HTC permettrait au constructeur taïwanais de se retrouverait dans le giron d’un des groupes les plus solides financièrement au monde, et offrirait à la firme de Mountain View une expertise, des ingénieurs et des moyens de production dans le hardware mobile. Et si l’accord n’a pas encore été officialisé, les tractations en cours devraient conduire à sa réalisation prochaine.