Un projet non lucratif, baptisé Publiq, veut utiliser la blockchain pour mettre en place un réseau d’informations s’appuyant sur la confiance accordée aux rédacteurs par les membres du réseau. Une façon de lutter à la fois contre les fakenews, qui pullulent sur le net, et les médias traditionnels, jugés trop partiaux dans leur traitement de l’information, tout en rémunérant les auteurs d’articles de qualité, et pas les intermédiaires.
Les créateurs de Publiq, un organisme à but non lucratif, sont parti d’un constat simple : de plus en plus de citoyens se défient des moyens d’être informés, qu’il s’agisse des médias traditionnels, jugés trop partiaux par leur appartenance à de grands groupes, ou de sources amateurs, propageant le plus souvent des fakenews.
Entre médias de partis pris et sources amateur truffées de fakenews
A cela s’ajoute le fait que, dans ce système, les auteurs des articles ne sont pas les mieux rémunérés par les revenus publicitaires que génèrent leurs articles, quelles que soient leur qualité.
« À l’heure actuelle, les médias sont composés pour partie d’institution centralisées qui censurent de nombreux contenus et pour autre partie d’une vague de contenus de mauvaise qualité générés par les utilisateurs. Une surcentralisation dangereuse persiste dans un marché où les rémunérations injustes et les mauvais retours utilisateurs ne cessent d’augmenter, l’essentiel de la richesse générée bénéficiant aux intermédiaires » ont ainsi déclaré les créateurs de ce réseau d’un nouveau genre.
Publiq entend révolutionner le rapport à l’actualité, en construisant ex nihilo un réseau de contributeurs et de lecteurs, s’appuyant sur la confiance et la fiabilité reconnue des sources. Le réseau utilisera une blockchain, cette base de données décentralisée, détenue par chaque utilisateur, qui peut établir un contrat avec un autre utilisateur, sans intermédiaire.
Une réputation basée sur les avis des lecteurs
En pratique, dès qu’un auteur publiera un article sur Publiq, les lecteurs – et donc utilisateurs de la blockchain – pourront aimer, partager ou signaler l’article. En fonction de ces réactions, la réputation de l’auteur fluctuera. Plus la réputation d’un auteur sera positive, plus ses articles seront visibles, et donc auront de chances d’être lus.
Chaque publication rapportera à son auteur des tokens (des « jetons » en français), qui lui permettront de publier d’autres articles ; plus sa réputation sera positive, plus ses publications lui rapporteront de tokens. Les publicitaires qui souhaiteront sponsoriser des chaînes ou des articles devront acheter puis dépenser ces fameux tokens. Un auteur pourra également transformer ces tokens en « vrai » argent.
Une rémunération proportionnelle à la réputation des auteurs
Autre spécificité de ce réseau : tous les gains générés par la plateforme seront distribués aux fournisseurs de contenu et à ceux qui animent l’écosystème. Une double belle promesse : que tous les gains aillent aux auteurs et aux animateurs, sans intermédiaire ; que la fiabilité des informations soient validés par la communauté entière, sans ligne éditoriale ou modération.
Le pari de Publiq est de constituer le plus vite possible une communauté la plus large possible, la plus internationale possible, pour créer un effet boule de neige : plus d’articles publiés, plus de lecteurs, des informations « validées » par plus de personnes, des sources plus sûres, qui font grossir la réputation du réseau… Donc plus de lecteurs, plus d’auteurs – et plus de revenus publicitaires.
La blockchain pour assurer la fiabilité des réputations et des rémunérations
La blockchain permettra d’assurer que les « réputations » ne sont pas falsifiés et vérifiées par l’ensemble de la communauté : elle garantit également que les rémunérations sont bien proportionnelles à ces réputations. Comme chaque utilisateur aura accès à la base de données, chacun pourra le vérifier dès qu’il le souhaite.
Cette belle initiative n’a, bizarrement, pas reçu de soutien de grande institution, qu’elle soit publiques ou privée. Pour se lancer, Publiq a lancé une levée de fonds en crypto-monnaie.