L’AP révèle que le FBI aurait laissé des hackers russes agir

L’AP révèle que le FBI aurait laissé des hackers russes agir
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Nouvelle révélation de l’AP sur l’implication possible du FBI dans l’action de hackers russes contre des responsables américains : le bureau aurait laissé agir des cyber-terroristes dont il connaissait les desseins. Un scandale de plus, dans un contexte rendu brûlant par l’enquête en cours sur l’implication des services secrets du Kremlin dans la dernière campagne présidentielle américaine, et l’éventuelle complicité de l’entourage du nouveau président Donald Trump.

L’Associated Press (AP) vient de révéler que le FBI aurait dissimulé les actions de hackers russes à des responsables américains qui étaient pourtant visés par ces attaques. Le FBI disposait en effet d’informations, depuis plus d’un an, sur un groupe de cyber-pirates lié au Kremlin, connu sous le nom de Fancy Bear, et qui tentait de pénétrer les comptes de courrier électronique de dizaines de responsables américains d’importance.

2 responsables sur 80 ont été prévenus qu’ils étaient visés par les hackers russes

Fancy Bear, découvert en novembre 2016, utilisait une vulnérabilité de Windows pour récupérer des données personnelles à l’aide de courriers frauduleux. L’AP a pu mettre la main sur une liste de 80 personnes visées par cette attaque. En les interrogeant, elle a constaté que seuls deux d’entre elles avaient été prévenues par le bureau.

Certains responsables affirment comprendre que le FBI les aient laissés dans l’ignorance : « Peut-être avec optimisme, je dois conclure qu’une analyse de risque a été menée et que je n’étais pas considéré comme un risque assez élevé pour justifier un contact » a affirmé par exemple le général à la retraite Norton Schwartz.

Mais d’autres affirment avec force que le bureau aurait dû les avertir : pour eux, s’il ne l’a pas fait, c’est qu’il avait un intérêt à couvrir les actions de ces hackers – rejoignant l’idée que le FBI a manoeuvré en coulisse pour faire perdre Hilary Clinton et favoriser Donald Trump.

Hilary Clinton estime que les hackers russes et le FBI lui ont fait perdre l’élection

La candidate démocrate elle-même a déclaré en avril 2017 qu’elle estimait que la publication d’e-mails démocrates, hackés par des cyber-pirates russes et dévoilés sur le Wikileaks russe tout au long du mois d’octobre 2016, avait pesé lourd dans sa défaite. Elle estime même qu’elle aurait été élue, si le directeur du FBI, James Comey, n’avait déclaré, le 28 octobre, que ses enquêteurs avaient trouvé de nouveaux messages justifiant une relance des investigations closes au mois de juillet sur les e-mails de l’ancienne secrétaire d’Etat.

Deux jours avant le scrutin, Cormey annoncera n’avoir rien trouvé de compromettant. Mais pour Hilary Clinton, le mal était déjà fait : « Si l’élection avait eu lieu le 27 octobre, je serais votre présidente. J’étais sur le chemin de la victoire jusqu’à ce que la lettre de Jim Comey le 28 octobre et le Wikileaks russe créent le doute dans la tête des gens qui penchaient en ma faveur, et qui ont fini par prendre peur  » a déclaré l’ancienne secrétaire d’Etat.

Une enquête sur la collusion de la Russie dans la campagne de 2016

La nouvelle révélation de l’AP survient justement au cœur de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion de la Russie sur la présidentielle américaine de 2016.

Les enquêteurs doivent déterminer si des pirates russes, agissant sur ordre du gouvernement, ont bien tenté d’influencer la campagne – des faits qui semblent aujourd’hui avérés, mais qui restent à prouver devant la justice -, et si l’entourage du nouveau président Trump était au courant, voire avait participé à ces actions.

Des proches de Trump dans l’oeil du cyclone

Trois membres de l’équipe de campagne de Donald Trump ont déjà été inculpé par Robert Mueller, dont son directeur de campagne Paul Manafort, son associé Richard Gates, et un certain George Papadopoulos, à qui des agents russes auraient indiqué qu’ils possédaient des e-mails compromettant, plusieurs mois avant leur publication.

Mais d’autres pourraient suivre, les proximités souvent troubles avec la Russie étant monnaie courante dans l’entourage de Donald Trump – son grand ami Roger Stone est resté notamment longtemps en contact avec le hacker russe Guccifer 2.0, alors que son fils et son gendre auraient participé à une rencontre avec une avocate possédant des informations compromettantes sur Hilary Clinton. Une enquête loin d’être terminée…