Suite à l’éviction de Rokhaya Diallo, le Conseil National du Numérique démissionne

Suite à l’éviction de Rokhaya Diallo, le Conseil National du Numérique démissionne
Souveraineté numérique

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La décision gouvernementale d’écarter la militante féministe et anti-raciste Rokhaya Diallo a eu des conséquences lourdes pour le Conseil National du Numérique : la présidente, Marie Ekeland, et 27 membres sur 30 viennent de démissionner, posant la question de l’avenir de cette institution.

Le Conseil National du Numérique (CNNum) y survivra-t-il ? Censé être une organisation « indépendante », dont la composition avait été validé par le premier ministre Edouard Philippe, la polémique autour de Rokhaya Diallo met en péril l’institution.

La forme actuelle du CNNum « ne peut pas garantir son indépendance »

La nomination de la militante féministe et anti-raciste avait été contestée, ses propos sur le « racisme d’Etat » en France avaient provoqué la colère d’une frange active de l’opinion et avaient choqué jusqu’en haut lieu. « Le gouvernement n’était pas prêt à suivre jusqu’au bout la nomination de Rokhaya Diallo », explique un membre du Conseil.

Le gouvernement, par la voix du secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, a effectivement révoqué la militante contestée.

Mais la présidente du CNNum, Marie Ekeland, fondatrice du fonds d’investissement Daphni, a préféré démissionner : « Nous avons travaillé avec M. Mahjoubi et les membres du Conseil à trouver une solution qui permette d’en conserver son intégrité et son entièreté. Nous n’y sommes pas arrivés. (…) La forme actuelle de nomination et de fonctionnement du Conseil porte à confusion et ne peut pas garantir son indépendance ».

Démission collective et coup dur pour Mounir Mahjoubi

Elle a été suivie par 27 des 30 membres du Conseil, posant clairement la question de son avenir. Pour Mounir Mahjoubi, ancien président du CNNum, c’est un échec : il avait tout fait pour relancer cette institution, pour la voir se fracasser sur le premier écueil.

Il affirme vouloir nommer un nouveau collège et un nouveau président, « encore plus orienté sur les quartiers populaires et la ruralité », dans l’optique d’être opérationnel en 2018, afin d’orienter le gouvernement sur les sujets numériques.