Au terme d’un montage financier complexe, Fujifilm devrait prendre, d’ici l’été, le contrôle de Xerox : cette acquisition donne naissance à une nouvelle société, Fujifilm Xerox, dont les coûts d’exploitation seront ainsi réduits.
Xerox, le géant américain des photocopieurs étaient dans l’ornière : des ventes en recul de 2% par an, un marché qui ne progresse plus, frappé par les logiques « zéro papier » de l’Occident, malgré des réserves de croissance en Inde et en Chine.
1,7 milliards d’économies annuelles, au prix de 10 000 suppression d’emplois !
L’offre de rachat de Fujifilm est arrivé à point nommé : ayant, à la différence de Kodak, plutôt bien négocié la fin de la photographie argentique, le groupe japonais a notamment développé un gigantesque pôle photocopieurs et solutions d’impression, qui couvre près de la moitié de son chiffre d’affaire. La prise de contrôle de Xerox correspond à une volonté de réorganiser ce pôle, le rendre plus compétitif, plus puissant – et d’effectuer ainsi des économies d’échelle.
Dans le détail, d’ici l’été, Fujifilm s’est proposé de faire fusionner les deux entreprises, et d’utiliser les parts de ce nouveau groupe pour acheter des actions Xerox – une opération neutre financièrement. La mise en commun des activités de recherche, de production ou de logistique offrirait des économies de l’ordre de 1,7 millards de dollars par an au nouveau groupe, à l’horizon 2022. Un horizon qui aura vu, également, 10 000 employés quitter le nouveau groupe Fujifilm Xerox.
Sécuriser le secteur photocopieurs et solution d’impression, pour investir dans la médecine régénérative
C’est le PDG de Xerox, Jeff Jacobson, qui a proposé et mis sur pied cette opération, qui lui permet, au passage, de sauver sa tête – alors que les numéro deux et trois de l’entreprise réclamait son départ. Il va prendre la direction du secteur photocopieurs du groupe Fujifilm Xerox, leader mondial dès que la fusion sera actée.
L’objectif du Fujifilm est, par cet achat, de sécuriser et rendre plus rentable ce département clé de ses activités, pour pouvoir concentrer ses investissements de recherche et développement sur l’imagerie médicale ou la médecine régénérative, sur lesquelles Fuji fonde de grands espoirs.