La baromètre 2017 sur les levées de fonds féminines en France confirme que les start-up dirigées par des femmes progressent, tant en volume et en pourcentage – mais révèle surtout que l’écart avec les start-up dirigés par des hommes demeure abyssal !
Malgré une nette progression entre 2016 et 2017, la double volonté affichée du gouvernement de faire de la France une « Start-up Nation » et d’atteindre l’égalité homme-femme semble encore loin du compte, au regard des financements débloqués par des start-up dirigées par des femmes.
Le choix des chiffres : une hausse de 50% ou de 1,5% ?
Pour la deuxième année, l’institut StartHer-KPMG vient de publier son baromètre 2017 des levées de fonds des start-up tech dirigées par des femmes. Entre 2016 et 2017, le nombre de ces start-up ayant levé des fonds est passé de 70 à 104, soit une progressions de 49% – chiffre évidemment mis en avant par ceux qui veulent y trouver une bonne nouvelle.
Mais, ramené au nombre total de levées de fonds, la progression semble beaucoup plus minime. 717 start-up ont effet levé des fonds en 2017, contre 538 en 2016 (soit un beau +33%). La part de start-up dirigées par des femmes ayant réalisé un tour de table est ainsi passé de 13% à 14,5% – ce qui est loin d’un raz-de-marée !
Les hommes ingénieurs créent plus de start-up que les femmes ingénieures…
Sachant que 20,3% des ingénieurs sont désormais des femmes, un chiffre qui monte à 22,5% chez les moins de 65 ans, et à 28,5% pour la promotion diplômée en 2016, ne représenter que 14,5% des levées de fonds signifie clairement que les hommes ingénieurs continuent de créer davantage de start-up à forte valeur ajouté que les femmes ingénieurs…
En volume, la progression est de 13%, pour atteindre 142,5 millions d’euros en 2017 – avec, en figures de proue, Frichti (30 millions d’euros), Foederis et Clustree (7 millions d’euros chacune). Mais une progression en volume financier de 13% dans un marché où le nombre de start-up ayant levé des fonds bondit de 33% signifie… que la levée de fonds moyenne de chaque start-up dirigée par une femme a baissé.
En clair, même si un léger frémissement se fait sentir, le monde ultra-masculin de l’innovation tech ne semble pas encore prêt à basculer vers une quelconque égalité.