Dans un contexte tendu par l’hostilité du président Trump et une spectaculaire baisse du cours de l’action en bourse, Jeff Bezos, PDG d’Amazon, a une raison de se réjouir : son entreprise se classe pour la deuxième année de suite entreprise préférée des Américains.
Amazon est la cible régulière des diatribes de Donald Trump sur Twitter : traité de « monopole exempté d’impôts », accusé de causer « de graves préjudices » aux autres distributeurs et d’appauvrir le service postal américain, la firme de Jeff Bezos, un farouche opposant de Donald Trump, est clairement dans le collimateur de la présidence.
Donald Trump « est obsédé par Amazon… obsédé ! »
Récemment, un article d’Axios fait état d’une volonté présidentielle de légiférer pour entraver la marche en avant du géant du net : « Il s’est demandé à voix haute s’il y avait un moyen d’aller chercher Amazon avec la loi antitrust ou sur la concurrence. Il est obsédé par Amazon… obsédé ! » expose une source anonyme citée par Axios.
Ces rumeurs surgissent dans un contexte général de défiance envers les géants du net, symbolisé par le scandale qui secoue Facebook, mais qui a touché également récemment Apple ou Google. Symptomatiquement, l’action Amazon a perdu 5% de sa valeur le lendemain de la publication de l’article d’Axios.
Ces remises en cause ne semblent pas influer sur l’image d’Amazon, à l’inverse d’autres géants de la tech. Pour la seconde année consécutive, la firme de Jeff Bezos arrive en tête de l’étude Harris sur la réputation des marques aux Etats-Unis – alors que Apple et Google ont plongé de 24 et 20 places en un an, pour se retrouver respectivement 29e et 28e.
Amazon, marque préférée des Américains, mais sous le feu de critiques
Marque préférée des Américains, surfant sur ses réussites récentes (son service cloud AWS et son enceinte connectée Echo dominent largement leurs marchés respectifs), Amazon avance cependant sur un terrain instable. Abus de position dominante, attitude agressive avec ses concurrents et partenaires, évasion fiscale… Les griefs ne manquent pas contre le géant de l’e-commerce, et une majorité des critiques de Trump est parfaitement justifiée.
Face au risque d’une offensive présidentielle, l’entreprise a cependant une belle carte à jouer : accusé de détruire des emplois en attaquant ses concurrents, le géant du net a promis, en janvier 2017, de créer 100 000 nouveaux postes. Or, c’est un mantra qui obsède Trump plus encore qu’Amazon : le président américain veut créer des emplois. Si Jeff Bezos tenait ses promesses en la matière, la Maison Blanche pourrait rapidement s’assagir…