Le gouvernement, par les services du ministère de l’Education Nationale, a confirmé la mesure annoncée en 2017 : les téléphones portables seront bien interdit dans les écoles et collèges à la rentrée 2018. Reste à déterminer les modalités pratiques d’application…
Un effet d’annonce au début de l’année scolaire 2017-2018, puis plus rien : le gouvernement semblait déterminer à relancer le principe d’interdire les téléphones portables dans les enceintes scolaires, écoles et collèges, dès la rentrée 2018. Un député de la majorité, Bruno Questel, avait demandé par écrit, en novembre 2017, quelles seraient les modalités et le calendrier de cette mesure.
« L’impact des abus d’écran sur les enfants est en effet préoccupant »
Il a fallu attendre le 10 avril 2018, soit près de cinq mois, pour obtenir la réponse des services de Jean-Michel Blanquer : « conformément aux engagements du Président de la République, le ministre de l’éducation nationale engage une réflexion avec les chefs d’établissement, les enseignants et les parents d’élèves afin de préserver les élèves des écoles et des collèges de l’utilisation du téléphone portable dans l’enceinte de l’établissement dès la rentrée 2018 ».
Pour le calendrier, cela semble clair : la mesure s’appliquera dès la rentrée 2018. Pour les modalités d’application, en revanche, grand flou… Le Ministère se montre clair sur les raisons qui poussent le gouvernement à prendre une telle décision : « l’impact des abus d’écran sur les enfants est en effet préoccupant. Les téléphones portables ont un impact sur la capacité d’attention des élèves et peuvent nuire à leur concentration, à celle de leurs camarades ou à la sérénité requise pour le travail en classe ». Des faits que personne ne conteste et qui font plutôt consensus dans le monde de l’éducation.
Comment les collèges vont-ils appliquer cette interdiction ? Mystère et boule de gomme…
Mais la vraie question, qui reste pour l’heure sans réponse, est de savoir comment les établissements, en particulier les collèges, vont pouvoir appliquer cette mesure. Pour mémoire, l’usage des téléphones est déjà, suivant le code de l’éducation, interdit « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève » : si ce principe est largement respecté dans les écoles, maternelles et primaires, il l’est nettement moins (doux euphémisme…) dans les collèges.
Et si certains enseignants récupèrent en début de cours l’ensemble des téléphones d’une classe, les smartphones restent le plus souvent utilisés durant les pauses et récréations. La rentrée est dans quatre mois et demi, les collégiens n’accepteront pas de bonne grâce, c’est une certitude, de se séparer de leur smartphones, surtout les plus âgés.
Sans des choix précis, un cadre clair et contraignant, cette idée sera rapidement vidée de son sens. De ce point de vue, la réponse du gouvernement est plus inquiétante qu’encourageante : elle fait craindre une énième mesure inapplicable mais charriant son lot de communication donnant bonne conscience…