En plein essor mondial sur le secteur des smartphones, le groupe chinois Huawei se heurte au protectionnisme forcené des Etats-Unis – en raison des liens supposés du fabricant avec le gouvernement chinois. Huawei vient d’annoncer qu’il jetait l’éponge.
Comme comité d’accueil, on peut rêver mieux ! Dans son ambition de devenir numéro 1 mondial des ventes de smartphones, le constructeur chinois Huawei, actuellement troisième, derrière Samsung et Apple, devait s’imposer sur le marché américain.
Les services secrets et la FCC s’inquiètent pour la sécurité nationale
Mais l’annonce de la volonté de Huawei de commercialiser ses smartphones n’a pas plu à tout le monde chez l’Oncle Sam : les services secrets américains et la Federal Communications Commission (FCC), l’outil de régulation des télécoms américains, se sont inquiétés de cette arrivée. En cause : les liens supposés d’Huawei avec le gouvernement chinois, et la crainte que ses produits se transforment en arme d’espionnage pour le compte de la Chine.
Des inquiétudes suivies d’effets immédiats sur les partenariats américains du groupe : BestBuy a cessé de vendre les téléphones Huawei, pendant que le très puissant opérateur AT&T mettait un terme à son projet de partenariat avec le constructeur chinois.
« Il y a des choses que l’on ne peut pas changer… »
Face à cette levée de boucliers, Huawei devrait renoncer à vendre ses smartphones sur le marché américain : « Il y a des choses que l’on ne peut pas changer, et c’est mieux de ne pas trop y penser » a déclaré à Forbes Eric Xu, PDG du groupe chinois. Le groupe compte tout de même commercialiser, sur le sol américain, une tablette et un ordinateur portable.
Pour autant, Huawei doute ouvertement que les raisons invoquées par les autorités américaines soient les seules à rentrer en compte dans l’accueil glacial accordé au groupe – la volonté de Donald Trump, répétée à l’envi, de défendre le made in America a, pour le groupe chinois, joué un rôle : « La sécurité nationale est importante, mais ne peut pas être utilisée pour justifier chaque intervention politique – nous devons donc rester vigilants, mais nous ne pouvons pas non plus vivre dans un état de peur permanente » a notamment déclaré Simon Lacey, vice-président des affaires gouvernementales mondiales de Huawei Technologies.