Aux Etats-Unis, une association défendant les droits civiques s’inquiète de l’utilisation que font les Etats et le gouvernement d’un outil de reconnaissance faciale développé par Amazon – car elle violerait les droits civils. Pour l’instant ni les autorités ni Amazon n’ont réagi officiellement.
Elle reconnaît les visages et les textes, sur une image vidéo, à une vitesse impressionnante ; elle peut identifier, suivre et analyser jusqu’à 100 individus par image ; elle est un fleuron de l’intelligence artificielle, développée par Amazon pour diverses applications ; elle s’appelle Rekognition, et sa dernière version propose une amélioration de 10% de ses capacités de reconnaissance.
Un outil d’intelligence artificielle haut de gamme
Amazon s’est récemment lancé dans une campagne de marketing autour de cette brillante réussite. Mais un point fait tiquer les défenseurs des droits civiques, en l’occurrence l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), une association à but non lucratif : Amazon a fourni cette technologie au gouvernement des Etats-Unis, qui permet à certains Etats de l’utiliser.
Et l’ACLU a décidé d’enquêter sur la façon dont les autorités se servent de Rekognition. L’association s’est procuré des documents issus de trois Etats américains différents, qui prouvent des usages de cet outil qui violerait les libertés civiles. Le risque est de le voir transformer en technologie de surveillance, sans respect de la vie privée des citoyens.
« Rekognition soulève de profondes questions sur les libertés et droits civils »
« Rekognition soulève de profondes questions sur les libertés et droits civils. Aujourd’hui, l’ACLU ainsi qu’une coalition d’organisations de défense des droits civils ont demandé à Amazon d’arrêter d’autoriser les gouvernements à utiliser Rekognition », réclame avec force l’association, dans une note de blog du 22 mai 2018.
Reste à savoir quelle sera la réaction du géant de l’e-commerce. Choisira-t-il de renforcer encore sa popularité en suivant les recommandations d’une puissante association citoyenne ? Ou préférera-t-il rester dans les bonnes grâces gouvernementales, une stratégie défendable vu l’acharnement de Donald Trump contre Amazon ?