C’est ce soir, à partir de 18h, que la plateforme Parcoursup révélera à plusieurs centaines de milliers de lycéens quelles pourront être leur affectation dans l’enseignement supérieur pour l’année prochaine. Dans l’attente de cette grande première, une partie du code source de la plateforme a été dévoilé.
Ce mardi 22 mai, vers 18h, les premières réponses tomberont, sur les téléphones portables ou les boîtes mail. La toute nouvelle plateforme Parcoursup, régissant l’orientation des futurs étudiants dans les filières d’enseignement supérieur public, va connaître un baptême du feu particulièrement attendu.
810 000 candidatures validées sur la nouvelle plateforme
Sous la double volonté de gagner en transparence et de proposer une évolution des listes d’attente en temps réel, Parcoursup marque une rupture avec l’ancien système d’Admission Post Bac. Pour Cette année 2018, 887 681 candidats se sont inscrits sur la plateforme, 666 002 en terminale, 122 620 en réorientation, et 99 059 dans une autre situation (non scolarisés, inscrits à l’étranger). 810 000 ont validé un ou plusieurs vœux, avec un nombre moyen de vœux de 7,9.
Le grand changement est que ces vœux ne sont plus hiérarchisés, si bien que la décision d’admettre ou pas un candidat dépend uniquement de son dossier ; un candidat peut fort bien être accepté dans la totalité des établissements où il a candidaté. Un système à quatre réponses pour chaque vœux a été mis en place : “oui” (pour les filières sélectives et non sélectives), “oui si” (uniquement pour certaines filières universitaires non sélectives), “en attente” (pour les filières sélectives et non sélectives), “non” (uniquement pour les filières sélectives).
Parcoursup a été bâti sur les mêmes fondations que son prédécesseur
Evidemment, un casse-tête attend les candidats disposant d’un panachage de réponse, ou dont les vœux favoris sont en attente – en faisant attention au délai de 7 jours accordé pour validé une réponse positive, au-delà duquel la place est donnée à un autre élève.
Cette plateforme logicielle a été conçue en grande partie à partir de l’algorithme de son prédécesseur, Admission Post Bac, qui laisse une part importante à une analyse des candidatures par les établissements demandés, en fonction des notes, de l’avis du conseil de classe de terminale, du CV, de la lettre de motivation et de toute autre pièce demandée.
Le cœur de l’algorithme de Parcoursup publié
Hier 21 mai 2018, le gouvernement a ouvert cet algorithme au grand public, en dévoilant, comme il l’avait promis et comme la loi l’y oblige, le code source de Parcoursup. Il s’agit d’un dépôt Git incluant les algorithmes et le code java permettant le calcul « de l’ordre d’appel, des propositions de formations et des propositions d’hébergement en internat ».
Dans un communiqué, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, et le secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, ont défendu la transparence de cette publication, permettant de mieux comprendre les mécanismes de Parcoursup et « de vérifier que le fonctionnement de la plateforme est conforme au droit ». Ils se félicitent de donner ainsi « la plus grande transparence à la nouvelle procédure d’accès à l’enseignement supérieur ».
L’exemption de publication pour les algorithmes locaux bientôt contestée ?
En revanche, le gouvernement a exempté de cette publication les algorithme locaux, utilisés par les universités, écoles, BTS et autres classes préparatoires publics, en raison du « secret des délibérations ». Les outils utilisés par les formations pour classer leurs candidats, technique qui a remplacé le tirage au sort, resteront donc secret : « Chaque formation est responsable de ses choix » a déclaré Frédérique Vidal la semaine dernière.
Pour autant, il semble que ce « secret des délibérations » est contraire à la fois à la loi Informatique et Liberté et au RGPD, qui entrera en vigueur dans trois jours dans toute l’Union Européenne. Et s’il est trop tard pour agir pour cette cession 2018, des organisations étudiantes poussent pour contraindre les organismes de formation à publier leurs propres codes source, offrant une transparence complète au processus. Rendez-vous l’année prochaine pour voir ce qu’il en est !