Google Chrome : 10 ans au compteur, une domination sans partage

Google Chrome : 10 ans au compteur, une domination sans partage
Innovation

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Chrome, le navigateur lancé en 2008 par Google, souffle ses dix bougies : lancé sur des principes d’open source, de fluidité, de rapidité et d’adaptabilité, il a rapidement supplanté Internet Explorer pour devenir le navigateur numéro 1 au monde, tant sur les ordinateurs que sur les supports mobile. Une impressionnante success story.

Je vous parle d’un temps que les moins de 10 ans ne peuvent pas connaître : le temps d’Internet d’avant les smartphones, cette époque oubliée où le net était dominé par les outils signés Microsoft, où Internet Explorer (IE), malgré ses nombreux défauts et sa lourdeur, écrasait le monde des navigateurs. Un temps où l’outil de communication numéro 1 sur la toile était MSN Messenger, une époque où Facebook était un site émergent mais à peine plus populaire que Myspace.

Google, moteur de recherche numéro 1, veut devenir navigateur numéro 1

Dans cet univers, Google s’était fait une place au soleil en s’imposant comme le moteur de recherche le plus performant, et de loin, et était déjà privilégié d’une majorité d’utilisateur. Pour autant, l’entreprise, qui tirait la totalité de ses revenus de son activité sur le net (à l’inverse de Microsoft ou d’Apple), avait déjà compris qu’un créneau était à prendre sur le marché des navigateurs web – et que cette place lui assurerait de confortables entrées d’argent.

Ainsi, le 1er septembre 2008, Google annonçait le lancement de son propre navigateur Internet. Baptisé Chrome, s’appuyant sur un projet open source, le petit nouveau plaçait d’entrée la barre très haut : son objectif était rien de moins que révolutionner la navigation web et de devenir un modèle pour ses concurrents, Safari, Firefox et, surtout, Internet Explorer.

Chrome, plus stable, plus rapide, plus simple

Le succès de Chrome est autant une réussite de Google qu’un échec cuisant pour Microsoft : profitant de sa domination sur les systèmes d’exploitation, via Windows, la firme de Bill Gates avait su imposer Explorer comme le navigateur de référence, celui par lequel tout utilisateur PC démarrait. Mais la lenteur, la lourdeur, le manque de fiabilité d’IE rebutaient un nombre croissant d’internautes.

Chrome est arrivé dans ce paysage en proposant un outil dont les forces correspondait aux faiblesses de son concurrent : stabilité, rapidité, sécurité et simplicité. A l’orée des années 2010, chaque utilisateur d’IE qui testait Chrome avait l’impression de retrouver la vue après une longue cataracte – et la conversion se faisait avec une grande facilité. Même Firefox, probablement le meilleur navigateur disponible avant l’arrivée de Chrome, souffrait de la comparaison avec le poulain de Google.

Une terrifiante conquête des parts de marché

Google s’appuyait sur un moteur d’affichage emprunté à l’open source et déjà utilisé par Safari, Webkit, mais avait développé son propre moteur JavaScript, V8. A partir de 2013, Chrome remplacera Webkit par un moteur maison, Blink. Disponible sur Mac en décembre 2009 (avec une Béta) puis en mai 2010 (avec une version complète), Chrome s’impose avec une rapidité étonnante.

Ses qualités, associés à la notoriété de la marque Google dans le monde du web, lui permettent de conquérir les parts de marché à la vitesse d’un blob, d’abord sur les ordinateurs de bureau, puis sur les terminaux mobile, grâce à Android, le troisième outil ultra-dominant de la galaxie Google.

Sur ordinateur ou mobile, 60% des internautes naviguent avec Chrome

Aujourd’hui, la part de marché de Chrome sur les ordinateurs de bureau s’établit à 60% depuis 2 ans, très loin devant IE, avec 12% et Firefox, avec 11%. Edge est crédité de 4%, Safari de 3,8%.

Sur mobile, Chrome atteint le même chiffre de part de marché, 60%, écrasant la concurrence sur l’ensemble des smartphones équipés d’Android. Safari est le seul navigateur à tenir vaguement la comparaison, avec 27% de parts de marché, mais qui tiennent au succès des terminaux Apple dans le mobile, et la fermeture de la firme à la pomme à d’autres navigateurs que Safari sur iOS.

Domination sans partage sur Internet

Faire tourner un autre navigateur que Safari sur un iPhone ou un iPad tient en effet du parcours du combattant – le navigateur tiers ne peut devenir le navigateur par défaut (une opération possible sur Mac) et les liens s’ouvrent systématiquement dans Safari : de quoi décourager une majorité d’utilisateurs. Sans cette politique restrictive d’Apple, il est certain que Chrome aurait  gagné encore davantage de parts de marché sur mobile.

Et malgré les attaques pour abus de position dominante (notamment de la Commission Européenne), Chrome reste le fer de lance de la domination sans partage de Google sur le monde de la navigation Internet, des PC aux smartphones.