Une étude américaine démontre qu’une écrasante majorité d’applications pour enfants proposent des contenus publicitaires et, pire, qu’un grand nombre des ces publicités jouent sur l’émotionnel des enfants pour les manipuler. Pendant ce temps-là, Apple et Google regardent ailleurs…
Les applications pour enfants, notamment des jeux, fleurissent sur les stores mobile. Mais cette ébullition peut s’avérer franchement dommageable : des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université du Michigan, menés par le pédiatre Jenny Radesky, ont analysés les 135 applications pour enfants de 5 ans et moins les plus populaires. Et le résultat est plutôt préoccupant.
Des publicités pratiquent l’« abus des relations parasociales »
Pour commencer, 95% des applications contiennent au moins un type de publicité. Mais surtout une majorité de ces publicités sont, selon les chercheurs « manipulatrices et trompeuses ». En proposant des teasers, des achats intégrés ou des publicités masquées, elles jouent de la difficulté des enfants à différencier la publicité du jeu.
De nombreuses publicités utilisent ainsi des personnages connus pour capter l’attention de leur cible : « Les enfants sont connus pour développer des relations parasociales émotionnelles et de confiance avec les personnages des médias, et accordent plus d’attention aux personnages connus« détaillent les chercheurs. Pour eux, utiliser ces personnages dans les publicités « est un abus des relations parasociales ».
Violations des règles de la Federal Trade Commission
De plus, les applications gratuites contiennent nettement plus de publicités inappropriées que les autres ; les chercheurs estiment que de trop nombreuses applications violent ainsi les règles de la Federal Trade Commission sur les publicités destinées au jeune public.
Les chercheurs insistent pour que les régulateurs tapent du poing sur la table et contraignent les responsables des stores d’application, particulièrement passifs en la matière (coucou Apple ! coucou Google !), de bloquer ces applications : « Les enfants de tous les milieux socio-économiques méritent d’avoir accès à des contenus de qualité qui ne sont pas saturés de marketing ou au design persuasif » déclare ainsi Jenny Radesky.