Le constructeur chinois Huawei est accusé de toute part d’espionner pour le compte de son gouvernement – ou, du moins, de disposer des moyens techniques de le faire. Avec pour effet un boycott du constructeurs par les services publics d’un nombre croissant de pays. Le président de la firme chinoise se défend, arguant de l’absence de preuves.
Au commencement de cette affaire, un fait : les lois chinoises exigent qu’une entreprise privée résident en Chine coopère avec les services de renseignement (sur le principe de Patriot Act américain). Et une rumeur persistante : les appareils de Huawei seraient équipés de composants disposant de portes dérobées pouvant être utilisées par le gouvernement chinois.
Une vague d’interdictions des produits Huawei en Occident
Huawei est ainsi de plus en plus stigmatisé, en Occident, pour ses liens supposés avec le gouvernement chinois. On se rappelle qu’après avoir interdit l’utilisation de produits Huawei par les services publics, Donald Trump avait déconseillé aux Américains d’acheter des smartphones de le marque chinoise.
Le Japon va probablement interdire a Huawei de participer aux commandes gouvernementales, SoftBank a remplacé son LTE Huawei par des produits Nokia et Ericsson ; au Royaume-Uni, BT a retiré Huawei du réseau EEE. Le 17 décembre, l’agence nationale de sécurité de la Tchéquie a mis en garde les autorités du pays contre l’utilisation de produits Huawei et ZTE.
Sur le front de la 5G, Huawei a été exclu des équipementiers potentiels par les Etats-Unis, l’Australie, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande. La Japon, l’Italie, la Belgique pourraient faire de même. La France ne s’est pas encore prononcé sur cette question.
Ken Hu demande des preuves
Face à cette fronde, le président de la firme chinoise , Ken Hu, a tenté d’éteindre l’incendie. Le 18 décembre 2018, il a demandé que toute preuve de la participation de Huawei soit révélée, « peut-être pas à Huawei et peut-être pas au public, mais aux opérateurs de télécommunications, car ce sont eux qui achètent Huawei ». Il ajoute que son entreprise n’a jamais « accepté de demandes visant à endommager les réseaux ou les activités de l’un de nos clients. »
De quoi convaincre l’Occident ? Peu probable. De quoi rassurer les consommateurs occidentaux, qui plébiscitent de plus en plus les produits de la marque? Plus probable.