C’est l’un des scandales de cette édition 2019 du CES de Las Vegas. Une start-up a créé un sex-toy féminin révolutionnaire, pour favoriser les « orgasmes mixtes ». Les responsables du CES ont été impressionné par l’objet et lui ont attribué un prix, en aval du salon. Puis ont annulé cette décision, jugeant l’objet « obscène ».
Ont-elles perdu au change ? Elles ont échangé un prix prestigieux par un buzz planétaire. Les créatrices de la start-up Lora Dicarlo ont développé « Osé », un sex-toy féminin de haute technologie. Son objectif : donner à ses utilisatrice des orgasmes « mixtes » (vaginal et clitoridien), sans avoir à utiliser leurs mains.
Un concentré de technologie, offrant un plaisir vaginal et clitoridien
Le produit a été conçu en partenariat avec le laboratoire de l’université d’Oregon spécialisé dans la robotique. L’objet a la particularité de s’étendre à l’intérieur du vagin et de simuler un mouvement de va-et-vient. Le socle, resté à l’intérieur du corps, stimule dans le même temps le clitoris. Un pilotage par une application est en projet, ajoutant de l’IA, voire de la réalité virtuelle. Un concentré de technologie, protégé par huit brevets. Et jugé, par une majorité des observatrices, comme réellement révolutionnaire.
C’est également l’avis émis par les responsables du CES de Las Vegas. Au moins dans un premier temps. Lora Dicarlo a en effet présenté « Osé » au jury du prestigieux CES Innovation Awards, catégorie « Robotiques et Drones ». Le sex-toy a remporté le prix, quelques semaines avant le salon. Il devait, de fait, devenir l’une des attractions du CES 2019.
Un prix annulé, des organisateurs qui se perdent dans leurs justifications
Mais la satisfaction fut de courte durée. La CTA, l’association organisant le salon, a retiré le prix. Et a interdit à la start-up d’exposer « Osé » sur son stand. Une décision justifiée par une condition générale du salon : « Les participations jugées immorales, obscènes, indécentes, vulgaires, blasphématoires ou non conformes à l’image de la CTA seront disqualifiées ».
Les créatrices d’Osé ont immédiatement contrattaqué, en soulignant que de nombreux produits liés à la sexualité avait déjà remporté des prix au CES par le passé. La CTA, dans l’embarra, a été obligé de changer son fusil d’épaule. Le sex-toy ne rentrait pas, en fait, dans la catégorie « Robotique et Drone ». Une justification peu convaincante, surtout après avoir attribué un prix à l’objet dans cette catégorie !
« Ils étouffent l’innovation féminine parce qu’ils ont peur des vagins !»
« Nous pensons que la vraie raison pour laquelle le CES et la CTA étouffent l’innovation féminine est parce qu’ils ont peur des vagins ! » a communiqué la start-up. C’est en effet, malheureusement, la raison la plus probable. Un refus de mettre en avant les spécificités de la sexualité féminine, et le droit à jouir en solo pour les femmes.
Mais les organisateurs ont, finalement, obtenu le résultat inverse à leurs envies. Les médias du monde entier ont davantage parlé d’Osé que du produit ayant finalement gagné le prix. Les créatrices en ont profité pour militer pour une meilleure visibilité des femmes dans le high-tech. Le stand de Lora Dicarlo était bondé en permanence. Les précommandes ont bondi. Au point que la start-up a dû préciser qu’à la commercialisation d’Osé, Lora Dicario livrera bien dans le monde entier ! Sortie prévue au troisième trimestre, pour un prix oscillant entre 250 et 300 dollars.