Google vient d’annoncer une modification à venir des extensions fonctionnant sous Chrome, entre autre pour mieux maîtriser les logiciels malveillants. Une modification qui risque également de rendre les bloqueurs de publicité tiers inopérants. A peu près au moment où Google lancera son propre bloqueur, plus permissif. Hasard ou coïncidence ?
La nouvelle mouture du document réglant la gestion des extensions sous Chrome a pour but de renforcer la sécurité, la confidentialité et la rapidité de la navigation. Personne n’irait reprocher cela au géant de Mountain View, n’est-ce pas ?
Une nouvelle API qui bloquerait les bloqueurs
Pourtant, un loup se cacherait dans cette bergerie de la lutte contre les malware. C’est le fondateur des bloqueurs de publicité uBlock et uMatrix, Raymond Hill, qui l’a débusqué. Il concerne l’API webRequest : Google veut la remplacer par une nouvelle API, declarativeNetRequest. Le principe : cette dernière » permet aux extensions d’indiquer à Chrome ce qu’il doit faire avec une requête donnée, plutôt que de demander à Chrome de transférer la requête à l’extension « .
Cette declarativeNetRequest doit devenir la principale API de blocage de contenus dans les extensions. Or, selon Raymond Hill, elle empêchera des extensions comme uBlock Origine ou uMatrix de fonctionner. Dans la foulée, d’autres développeurs de bloqueurs sont également montés au créneau.
Une voie royale pour le bloqueur de Google…
AdBlock Plus, le plus populaire de tous, n’a pas officiellement réagi. Certains prétendent qu’il devrait, lui, continuer de fonctionner sans soucis. Raymond Hill affirme au contraire que l’API declarativeNetRequest limiterait aussi son efficacité.
Derrière cette polémique, une réalité. Cette API devrait être déployée dans le courant de 2019. Et c’est en juillet de cette même année que Google doit intégrer à Chrome son propre bloqueur de publicité, annoncé pour 2018, puis repoussé. Un bloqueur compatible avec cette API. Mais un bloqueur beaucoup, beaucoup plus permissif que les bloqueurs tiers.
Limiter le fonctionnement de modules tiers pour pouvoir imposer le sien : Google ne ferait jamais cela, jamais. Non ?