Une étude montre que, aux Etats-Unis, si les parents ont peur d’une éventuelle addiction de leurs enfants à leur smartphone, les adolescents craignent la même chose pour leurs parents ! Des indicateurs d’un monde qui change, entre normalisation grandissante de l’utilisation régulière d’un smartphone, et conscience généralisée des risques d’en devenir accro.
Common Sense Media, un organisme américain de défense des droits des enfants et de classification des médias, vient de publier une passionnante étude des rapports complexes qu’entretiennent les parents et leurs enfants adolescents avec leurs smartphones. Les enquêtes ont été menée en début d’année 2019 auprès de 500 paires de parents et d’adolescents, à travers tout le pays.
Une crainte partagée de l’addiction au smartphone
Il en résulte que six parents sur dix craignent que leurs enfants développent une addiction à leur portable – rien que de très attendu, dans un monde qui prend doucement conscience des risques de dépense aux smartphones, et des dangers de l’hyper-connectivité. En revanche, plus surprenant, quatre enfants sur dix craignent la même chose pour leurs parents ! Ce qui prouve, d’une part, que cette prise de conscience des risques est bien générale, et, d’autre part, que ces addictions ne sont pas le propre des jeunes générations, quoi qu’en disent certains analystes.
Plus intéressant encore, la proportion de parents et d’adolescents qui ont une utilisation excessive de leur smartphone (plusieurs consultations par heures sans appel) est quasiment la même (42 et 43%). Mais la perception qu’ils en ont est assez différente, et, surtout, elle évolue très vite. En effet, seuls 39% des adolescents admettent un addiction au portable (contre 50% en 2016), et 45% des adultes (contre 27% voici trois ans).
Les adolescents d’aujourd’hui ont grandi entouré de smartphones
Cet écart illustre bien la normalisation de l’utilisation « excessive » des smartphones. Les adolescents d’aujourd’hui ont grandi entourés de smartphones (bien plus que ceux de 2016), leur perception d’une utilisation « normale » est forcément déformée. Même s’ils ont conscience d’un risque réel.
« Les parents intériorisent sans doute la couverture médiatique généralisée des répercussions de l’utilisation des smartphones. Les enfants, par contre, souffrent peut-être d’une normalisation, car de moins en moins d’adolescents se souviennent d’une époque où ces dispositifs n’étaient pas omniprésents » a ainsi déclaré au New York Times Michael Robb, auteur de l’étude.