Le directeur clientèle de Lenovo a récemment fait le point sur les ambitions du groupe chinois et ses futurs axes de développement, notamment dans le marché des data-centers. Lenovo entend ainsi se positionner dès que possible dans le top 3 mondial des centres de données.
Interrogé par nos collègues de ZDNet lors d’une visite en Australie, le directeur clientèle de Lenovo, Wilfredo Sotolongo, a dévoilé les hautes ambitions du groupe chinois. Elles se concentrent sur un marché précis : celui des centres de données.
Data-centers : Lenovo veut passer du top 10 mondial au top 3
Lenovo a changé de dimension, dans ce secteur d’activité, en rachetant, en 2014, l’activité serveurs x86 d’IBM. Sans pour autant devenir un leader mondial. Mais la donne devrait changer dans les années à venir : « Sur le marché des centres de données, lorsque vous utilisez une définition plus large, qui inclut le stockage et la mise en réseau, nous sommes quelque part dans le top 10, mais nous ne sommes pas dans le top 3 et c’est donc une énorme opportunité que nous voulons saisir », expose Wilfredo Sotolongo.
Comprendre : Lenovo va investir massivement dans cette technologie et construire des data-centers à foison, un peu partout dans le monde. Le groupe chinois entend ainsi tripler, voire quadrupler, ses activités dans ce domaine. Le tout sans être lié à un fournisseur particulier, puisque Lenovo se targue d’entretenir d’excellentes relations commerciales tant avec VMware, Nutanix que NetApp.
L’hyperscale au cœur de la stratégie data-centers du groupe chinois
Le groupe mise notamment sur le développement de l’hyperscale, cette technologie de mise à très grande échelle de calculs via des centre de données et des serveurs particulièrement musclés.
« Devenir hyperscale, c’est devenir plus pertinent… Vous ne pouvez pas ignorer l’hyperscale, qui représente actuellement un quart du marché et qui atteindra rapidement les 40 à 50 % » précise Wilfredo Sotolongo, qui voit dans cette technologie une opportunité pour son groupe de se faire une place au soleil.
Lenovo, une entreprise mondiale avant d’être chinoise
Pour ceux qui craindrait un effet boule de neige sur la souveraineté numérique de l’Union Européenne, déjà en panne de champions des data-centers (malgré la volonté d’Emmanuel Macron d’installer la France sur le toit de l’Europe des centres de données) et confrontée à un fournisseur chinois aux dents (très) longues, le directeur clientèle rappelle que Lenovo n’est pas aussi intimement lié au gouvernement chinois et à sa politique d’extension économique que Huawei ou ZTE. Il en donne pour preuve le fait que le groupe chinois n’ait pas été concerné par les sanctions américaines mises en place par l’administration Trump.
« Lenovo est une entreprise véritablement mondiale. Nous ne nous considérons pas comme une société dont le seul siège social est situé en Chine. Grâce à cet état d’esprit, nous avons construit une chaîne d’approvisionnement et développé une organisation répartie dans le monde entier, et lorsque des gouvernements modifient leur politique, nous sommes capables de nous adapter rapidement à ces situations nouvelles« , détaille Wilfredo Sotolongo.
Muscler son offre réseau
Dernier axe de travail fondamental pour que Lenovo puisse atteindre ses ambitions : les serveurs. Et, sur ce créneau, l’entreprise a du pain sur la planche, à en croire son directeur clientèle : « Pour être un véritable acteur du data center, il faut avoir une offre réseau, et ce que nous commercialisons pour l’heure s’avère limité. Nous avons besoin d’un portefeuille de réseautage beaucoup plus large, un portefeuille dont l’élaboration va se renforcer au cours des prochaines semaines », défend Wilfredo Sotolongo.
On reconnaît là une tendance bien chinoise : poser des ambitions très hautes, exposer publiquement sa volonté de s’imposer dans des marchés et des secteurs que l’on ne maîtrise pas encore. Et sans douter, une seule seconde, de sa réussite. Rien de très rassurant pour les ambitions française dans les centres de données…