Huit personnes ont été arrêtées et inculpées aux Etats-Unis pour leur implication dans deux sites fournissant des contenus audiovisuels illégaux, mais qui avaient l’apparence de la légalité, et vendait même des abonnements.
Après l’arrestation d’une bande organisée en France, au printemps 2019, un nouveau coup de filet d’importance a eu lieu dans le milieu du piratage informatique, cette fois aux Etats-Unis. Huit personnes, âgées de 36 à 61 ont été arrêtées et inculpées pour avoir développé et animé deux plateformes qui s’étaient imposé, avec le temps, comme des incontournables du streaming illégal made in USA.
Des Netflix du piratage, qui avaient toute l’apparence du site légal
La première est un véritable brontosaure du piratage de films et de séries télévisées, puisque Jetflicks (c’est son nom) a été créée en 2009. La seconde est comme un spin-off de la première : baptisée iStreamItAll, elle a été développé en 2014 par un membre de Jetflicks ayant quitté la première aventure.
Ces deux plateformes se distinguent par leur aspect de légalité qui en fait de véritable « Netflix du piratage ». En effet, elles proposaient des abonnements pour pouvoir accéder à leurs contenus, et avaient l’apparence d’un service de SVOD classique. Un néophyte peinerait à faire la différence avec un site légal.
Les deux plateformes offraient plus de contenus que Netflix ou Amazon Prime !
Et ce, d’autant plus que l’offre proposé par Jetflicks et iStreamItAll était proprement pharaoniques. Avec près de 4 000 séries, 120 000 épisodes et 11 000 films, « les deux services offraient plus d’émissions et de films que les services de streaming légaux tels que Netflix, Hulu et Amazon Prime Video », précise l’acte d’accusation des huit personnes inculpées.
Dès lors, même si les abonnements étaient relativement cher (entre 15 et 20 dollars mensuels), les pirates en ont écoulé plusieurs dizaines de milliers à travers tous les Etats-Unis. Les revenus de la petite entreprise de piratage étaient donc plus que confortables…
Il est d’ailleurs difficile de déterminer quelle part des utilisateurs avait parfaitement conscience d’utiliser un site pirate, et quelle part s’est faite duper, et pensait utiliser un service légal.
Des scripts informatiques automatisés pour récupérer les contenus
« Jetflicks aurait obtenu des programmes de télévision contrefaisants de sites Web pirates du monde entier à l’aide de divers scripts informatiques automatisés, fournissant souvent des épisodes aux abonnés le lendemain des émissions initialement diffusées à la télévision », précise le département de la justice.
En effet, les responsables techniques de Jetflicks et iStreamItAll étaient d’impressionnants ingénieurs informatiques, capables de développer des programmes ad hoc pour récupérer, le plus souvent automatiquement, des contenus à la qualité vérifiée, sans avoir besoin de les visionner eux-mêmes. Il était crucial que la qualité vidéo ressemble à celle d’un site légal, et se concentrent sur les piratages en haute définition.
Des films et séries stockés sur des serveurs dédiés
Toujours selon l’acte d’accusation, les hackers « auraient utilisé un code informatique sophistiqué pour parcourir les sites pirates mondiaux à la recherche de nouveaux contenus illégaux pour télécharger, traiter et stocker les émissions, puis rendre ces épisodes disponibles sur des serveurs aux États-Unis et au Canada aux abonnés Jetflicks ».
Les deux plateformes avaient donc fait le choix d’enregistrer sur des serveurs dédiés l’ensemble des contenus disponibles – à l’opposé de la logique d’un PopCorn Time, qui, grâce au progrès du haut débit, pouvait streamer en direct des contenus issus de BitTorrent, sans pour autant les stocker.
Les huit personnes sont accusées d’infraction au droit d’auteur en bande organisée, et risquent de subir un très lourde amende, et probablement une peine d’emprisonnement.