L’armée de l’air américaine a fini par (légèrement) moderniser son système de gestion des armes nucléaires. Le SACCS, en fonction sans changement depuis 1968, utilisait encore des disquettes 8 pouces pour son système de stockage. Elles ont été remplacées par une solution SSD sécurisée.
Vous pensez que plus aucun système informatique n’utilise de disquettes 3,5 pouces, cette antique technique de stockage ? Savez-vous seulement qu’un système utilisait encore, jusqu’en juin 2019, des disquettes 8 pouces, ce mastodonte sorti par IBM en 1968 et obsolète depuis presque quarante ans ?
Le SACCS : « C’est un système assez unique – il est vieux et il est très bien »
Et pas un système d’un obscur groupe de geeks en goguettes. Non, il s’agit du SACCS (Système de Commandement et de Contrôle Automatisé Stratégique Américain), le système de communication utilisé par l’armée américaine pour gérer son armement nucléaire (bombardiers, sous-marins, missiles).
Ce SACCS a été construit en 1968, et tourne sur un IBM d’époque, depuis cette date. Une raison à cette longévité ? La sécurité. « Vous ne pouvez pas pirater quelque chose qui n’a pas d’adresse IP. C’est un système assez unique – il est vieux et il est très bien. Je plaisante avec les gens et je dis que c’est le plus vieux système informatique de l’armée de l’air. Mais c’est l’âge qui fournit cette sécurité » a déclaré le lieutenant-colonel Jason Rossi, commandant du 595e escadron de communications stratégiques de la Force aérienne, chargée de la maintenance du SACCS.
Concession à la modernité : le vieil IBM Series/1 abandonne les disquettes géantes
Pour autant, l’armée de l’air a fini par accepter un peu de modernité dans sa technologie. Les antiques disquettes ont donc été remisées au placard. Remplacées par une « solution de stockage numérique basée sur la technologie SSD (Solid State Drive) ». Le changement a eu lieu en juin 2019. Pour autant, rassurez-vous : le vieil IBM Series/1 reste toujours en service. Vieux, antique, aux capacités ridicules. Mais stable et impossible à pirater.