Les modalités définitives de l’appel d’offre pour les fréquences 5G en France, qui devaient être annoncées début octobre, devraient être dévoilées courant de semaine prochaine. Les autorités vont-elles viser un montant maximum, ou, au contraire, limiter les frais pour laisser des marges d’investissement aux opérateurs ?
Alors que l’Arcep avait fixé, fin juillet, les grands principes des cruciales enchères d’attribution des fréquences 5G, la Commission des participations et des transferts a pris du retard dans la présentation des règles du jeu définitives. Attendues pour début octobre, elles devraient n’être dévoilées que dans le courant de la semaine prochaine.
Les opérateurs ne peuvent pas faire l’impasse sur les fréquences 5G,
Cette temporisation attise les questionnements des opérateurs, notamment sur les prix minimum fixés par les autorités, tant pour les 40 MHz de fréquences « garanties » à chaque opérateur et à prix fixe, que pour les tranches de 10 MHz supplémentaires, sur lesquelles lorgnent en particulier les deux « gros » opérateurs historiques (Orange et SFR).
En effet, la crainte est grande d’une procédure poussant les FAI à dépenser des sommes considérables. Sachant qu’en la matière, les autorités sont en position de force : les fréquences de communication sont un bien public, et leur délégation à un acteur privé est une prérogative de l’Etat. Et, comme tous les opérateurs, pour survivre, devront proposer une offre 5G, les quatre historiques seront contraints (ou presque) d’accepter le bloc de 40 MHz au prix que fixera la Commission.
Vers une enchère à prix fort ou à prix raisonnable ?
En Italie et en Allemagne, les autorités ont tiré les enchères vers le haut, poussant les opérateurs a débourser des sommes considérables, mettant en péril le financement à venir de leurs infrastructures 5G. En Italie, les montants demandés aux opérateurs se portaient, en tout, à 6,5 milliards d’euros.
En France, le gouvernement, par la voix de la secrétaire d’Etat à l’Economie et aux Finances, Agnès Pannier-Runacher, a évoqué un montant plus raisonnable, aux alentours des 2 milliards d’euros. Mais il se murmure que son ministre de tutelle, Bruno Le Maire, voudrait beaucoup plus. Affaire à suivre.