La RIAA, syndicat américain de l’industrie musicale, vient de dévoiler sa liste 2019 des sites pirates, accusés de faciliter le transfert à grande échelle de contenus protégés par les droits d’auteur. The Pirate Bay y bat un record de longévité, et Telegram y fait une entrée fracassante.
Tous les ans, la Recording Industry Association of America (RIAA), le syndicat américain des professionnels du disque, publie une liste de sites illégaux massivement utilisés par les internautes pour partager, écouter ou télécharger du contenu musical protégé par les droits d’auteur.
Des sites pirates, classés en cinq catégorie par la RIAA
Le rapport 2019 a été rendu public, et transmis au représentant au commerce du gouvernement américain. Il va permettre une orientation de la diplomatie américaine vis à vis des pays où sont hébergés ces sites pointés du doigts.
La RIAA les a classé en cinq catégories :
- les sites permettant de ripper des streaming audio (typiquement YouTube) pour les télécharger
- les sites de recherche et de téléchargement direct de contenus protégés
- les sites de liens BitTorrent
- les hébergeurs de contenus
- les sites payants sans licence, sorte de Spotify ou de Deezer du piratage
Parmi les sites épinglés, on remarque quelques dinosaures, comme le site de liens torrent The Pirate Bay (maintes fois attaqué ou interdit, toujours présent), ou des hébergeurs comme Rapidgators ou Turbobit.
Telegram épinglé pour ne pas empêcher la diffusion de contenus illégaux
Mais le nom qui a suscité le plus d’émoi est bien celui de Telegram, l’application de messagerie russe, connue pour son cryptage de haut niveau des conversations privées. Mais la messagerie permet aussi de créer des canaux permettant de distribuer des messages et du contenu à tous les membres. Et de nombreux canaux de Telegram « sont dédiés à la distribution non autorisée d’enregistrements protégés par le droit d’auteur », selon le rapport de la RIAA.
Qu’une messagerie ou un réseau social soit détourné à des fins illégales n’a rien de bien nouveau, mais ce que déplore la RIIA, c’est bien la passivité de Telegram, au bord de la complicité pure et simple : une écrasante majorité des géants de ces canaux illégaux « ne semble prendre aucune mesure en réponse à nos mises en demeure, et presque tous nos signalements demeurent disponibles, de même que Telegram ne semble pas vouloir vérifier si les gérants se sont conformés à nos avis et ne semble avoir aucune politique en matière d’infractions répétées », selon la RIAA.
Voilà qui ne va pas simplifier les relations diplomatiques (et numériques) entre les Etats-Unis et la Russie…