Google semble déterminer à élargir son modèle économique, notamment du coté des appareils électroniques et du hardware. Enceintes connectées, tablettes, PC, smartphones, et désormais wearables : en achetant FitBit pour 2,1 milliards de dollars, le géant du net s’installe dans le monde des objets connectés portables. Une véritable mue pour l’entreprise de Moutain View.
Depuis plusieurs années, Google investit largement pour diversifier ses sources de revenus, et transformer son modèle économique. La richesse de Google s’est en effet construite sur la collecte de données personnelles et leurs reventes à des organismes publicitaires, via son moteur de recherche, puis son navigateur (Chrome) et les sites que le géant du net contrôle (YouTube en tête), puis l’ensemble de ses services, notamment mobiles, en particulier via Android.
Google s’ouvre à la construction d’appareils électroniques grand public
Mais Google souhaite évoluer, depuis plusieurs années. Ainsi, à la manière d’Apple, qui souhaite augmenter la part de ses revenus provenant des services et abonnements (anticipant la baisse des ventes des appareils physiques), mais inversement, Google a lancé une véritable offensive sur le hardware.
L’importance croissante de la conférence « Made by Google » démontre cette montée en puissance : enceintes connectées (avec la gamme Google Home), domotique (notamment avec le rachat de Nest), smartphones, tablettes et PC (gamme Pixel), le géant du net occupe toutes les sphères des produits hi-tech grand public.
Acquérir FitBit pour rentrer dans le monde des wearables
Toutes ? Pas tout à fait, car Google restait très discret sur le marché des wearables, ces appareils connectés portable comme les montres connectées ou les bracelets d’activité. Le géant du net était déjà présent sur ce secteur via un système d’exploitation ad hoc, Wear OS, développé spécifiquement pour ces produits. Mais il n’en commercialisait pas encore.
Mais la donne vient de changer. Dans les tuyaux depuis plusieurs jours, l’affaire a été officialisé ce vendredi 1er novembre. Google va acquérir FitBit, pionnier des trackers d’activité et spécialiste reconnu des werables, pour 2,1 milliards de dollars.
« Contribuer à stimuler l’innovation dans le domaine des wearables »
Cela ouvre la voie à la création d’une montre connectée « made by Google », mais permet surtout au géant du net de mettre la main sur un fabricant reconnu, sur ses brevets, ses activités et les données de santé générées par les équipements de FitBit.
« En travaillant en étroite collaboration avec l’équipe d’experts de Fitbit et en réunissant les meilleurs IA, logiciels et matériels, nous pouvons contribuer à stimuler l’innovation dans le domaine des wearables, et à créer des produits qui profiteront à encore plus de personnes dans le monde. Nous avons l’intention de travailler en étroite collaboration avec Fitbit pour combiner le meilleur de nos plates-formes de montres et de tracker de fitness connectés respectives » a indiqué Rick Osterloh, de Google, dans un article de blog.
Protection des données et partenariat maintenu avec iOS : faut-il croire Google ?
Google réalise ainsi un coup double : rentrer dans le monde des wearables et dans celui de la santé. Certes, le GAFA a précisé que l’approche de FitBit en matière de confidentialité et de sécurité des utilisateurs – y compris ses pratiques de collecte de données – restera inchangée, et que les données de santé ne seront pas utilisées pour des annonces Google. De même, Google a promis que FitBit resterait agnostique, et continuerait à proposer des appareils tournant tout aussi bien sous Android ou Wear OS que sous iOS.
Mais cette acquisition, qui devrait être finalisée en 2020, demeure un coup de maître pour accroître l’influence de Google. FitBit revendique en effet 28 millions d’utilisateurs dans le monde. Et, malgré les promesses, c’est un rude coup porté à l’écosystème Apple : Google devrait bien trouver le moyen de tourner à son avantage, plus ou moins ouvertement, la possession d’appareil tournant sous iOS ! Comme il l’a toujours fait avec ses prétendus « partenaires ».