Bill Gates est récemment revenu sur le fiasco de Windows Mobile, qui a échoué à s’imposer comme l’OS mobile par défaut des smartphones hors Mac. Il estime que l’enquête anti-trust visant à l’époque Microsoft avait distrait ses équipes et lui-même, et empêché sa firme de présenter une version viable à temps, laissant Android rafler toute la mise. Mais il reconnaît que cet échec est sa « plus grande erreur ».
Pour Bill Gates, Windows Mobile est passé tout près de s’imposer. Revenant sur le terrible échec du système d’exploitation pour smartphone de Microsoft, le président-fondateur de la firme estime que si ses équipes ont été devancées par Android, c’est qu’elles avaient la tête ailleurs.
« Au lieu d’utiliser Android aujourd’hui, vous utiliseriez sans doute Windows Mobile »
“Cela ne fait aucun doute, l’enquête et le procès intenté à Microsoft pour abus de position dominante ont focalisé les esprits. Sans cela, nous aurions été beaucoup plus concentrés sur le système d’exploitation mobile. Au lieu d’utiliser Android aujourd’hui, vous utiliseriez sans doute Windows Mobile (…) Si seulement il n’y avait pas eu cette enquête. Nous étions tellement proches d’avoir le produit idéal, mais j’ai été trop distrait. J’ai raté le coche à cause de cette distraction”, a affirmé Bill Gates, lors de la conférence DealBook du New York Times.
Le retard, fatal à Microsoft, est chiffré par son patron à trois mois : le temps qui a manqué pour fournir un OS performant à Motorola pour un de ses premiers smartphones. Le constructeur, alors dans le peloton de tête de la téléphonie mondiale, avait préféré Android.
The winner takes it all
Pourtant, de nombreux spécialistes du secteur, y compris le patron de Google de l’époque, Eric Schmidt, pensaient que Windows remporterait la timbale. Et ce marché émergent n’avait de place que pour une seule interface hors Mac : c’était un jeu où le vainqueur remportait toute la mise, comme dans une chanson d’Abba.
« Aujourd’hui, plus personne ne se souvient avoir entendu parler de Windows Mobile, mais bon… », a lancé, fataliste, Bill Gates. Le manque à gagner de cet échec pour Microsoft est estimé à 400 milliards de dollars. Soit, selon Bill Gates, sa « plus grande erreur », et de loin.