Réseaux sociaux : vers un protocole open source et décentralisé ?

Réseaux sociaux : vers un protocole open source et décentralisé ?
Réglementaire

Le co-fondateur de Twitter, Jack Dorsey, dépité par l’évolution des réseaux sociaux, réclame la mise en place d’un protocole unique pour les administrer, à la fois open source, décentralisé et doté d’algorithmes de contrôle haut de gamme. Un très beau rêve. Mais qui risque de rester un rêve.

Voir Twitter devenir un espace d’indignation et de désinformation déprime son co-fondateur Jack Dorsey. En réaction, l’entrepreneur a annoncé, dans un billet publié sur la plate-forme, la création de Bluesky, un groupe de travail indépendant, chargé de réfléchir à la création d’un protocole open source commun à tous les réseaux sociaux.

« Concentrer nos efforts sur la création d’algorithmes de recommandation ouverts qui favorisent une conversation saine »

Bluesky sera composés de cinq personnes au maximum, chercheurs, développeurs et/ou ingénieurs, et parfaitement indépendants de toute société privée. L’objectif de Dorsey est de développer un protocole open source, ouvert et décentralisé (s’appuyant sur une blockchain).

Sa fonction serait de lutter contre la désinformation et les discours haineux. Unir l’ensemble des réseaux sociaux « nous permettra d’accéder à un corpus de conversations publiques beaucoup plus important et de concentrer nos efforts sur la création d’algorithmes de recommandation ouverts qui favorisent une conversation saine », précise Jack Dorsey.

L’inscription sur une blockchain garantira l’indépendance de ce protocole, mais aussi la sécurité des données et leur filtrage. Pour résumer, il propose à tous les réseaux sociaux de s’unir pour développer un outil de modération transversal et décentralisé, qui les chapeauteraient tous. Il s’agit ainis d’abandonner l’aspect fermé de ces plate-formes.

Qui veut vraiment d’un protocole ouvert pour tous les réseaux sociaux ?

C’est sur ce point que le bât risque de blesser. En effet, la majorité des réseaux sociaux souhaitent garder un contrôle total sur leur fonctionnement. Les errements de Facebook, notamment, prouvent bien que son objectif premier n’est pas de proposer des discussions saines et constructives, mais de générer un maximum de revenus publicitaires.

Reste une voie pour imposer l’idée de Dorsey : que la pression réglementaire sur les réseaux sociaux soit tellement forte que ce protocole soit jugé comme le compromis le plus économique et efficace.