Scandale dans le monde du hi-tech outre-Atlantique ! Amazon a récemment publié des offres d’emploi pour deux analystes, dont la mission aurait été, notamment, de surveiller les « menaces d’organisations syndicales ». Devant le tollé provoqué, les offres d’emploi ont été retirées.
Tout début septembre 2020, Amazon a publié une offre d’emploi singulière. Le géant de l’e-commerce voulait recruter deux analystes, capable d’informer les avocats d’Amazon « sur des sujets sensibles et hautement confidentiels, y compris les menaces d’organisations syndicales au sein de l’entreprise ».
« Menace d’organisations syndicales » sur Amazon !
Les captures d’écran de l’annonce sont rapidement devenues virales, provoquant un tollé de grande ampleur. « Aux Etats-Unis toute personne a le droit de parler et de se réunir avec d’autres pour améliorer ses conditions de vie et de travail », a rappelé Dania Rajendra, la directrice d’Athena, un collectif d’organisations anti-Amazon.
Plusieurs associations reprochent en effet régulièrement au géant de l’e-commerce de prendre des mesures de rétorsion contre tout employé trop revendicatif ou ayant l’intention de se syndiquer. L’expression « menace d’organisations syndicales » est d’ailleurs symptomatique de l’attitude du groupe sur cette question.
Devant l’indignation généralisée, Amazon a retiré les offres d’emploi. « La fiche ne décrivait pas correctement le poste. Elle a été faite par erreur et a depuis été corrigée », a commenté Leah Seay, porte-parole d’Amazon.
Pour Amazon, le meilleur juge des pratiques d’Amazon est… Amazon bien sûr !
En mai 2020, suite à des licenciements jugés abusifs, une autre porte-parole d’Amazon, Lisa Levandowski, avait détaillé le point de vue du groupe sur les syndicats : « Amazon offre déjà ce que les syndicats demandent pour les employés : des salaires à la pointe de l’industrie avec au minimum 15 dollars par heure, des avantages sociaux conséquents, des opportunités de carrière, le tout en travaillant dans un environnement sûr et moderne ».
Un peu comme avec la législation sur la reconnaissance faciale, Amazon s’estime comme meilleur (et unique) juge de sa politique. Une attitude légèrement problématique…