Face aux sanctions américaines, Huawei pourrait vendre Honor

Face aux sanctions américaines, Huawei pourrait vendre Honor
Réglementaire

Le changement de cap de Huawei se confirme. Devant les lourdes sanctions infligées par l’administration américaine, le géant chinois est considérablement freiné dans le développement mondial de son activité smartphone. En conséquence, Huawei pourrait céder sa filiale Honor, pour le bien des deux sociétés.

Les sanctions de l’administration Trump interdisent à Huawei, entre autre, de se fournir en composants chez des entreprises américaines. Par contrecoup, les groupes provenant d’alliés des Etats-Unis (Corée du Sud, Taïwan, Japon…) refusent également de traiter avec le géant chinois.

Honor, la filiale en or de Huawei, prise elle aussi dans la nasse des sanctions américaines

Cela fragilise considérablement le présent et, surtout, l’avenir de Huawei dans les smartphones et autres objets connectés. Dès lors, l’entreprise, tout en poursuivant ses négociations pour obtenir l’autorisation d’utiliser des puces fournies par l’américain Qualcomm, est forcée de changer de stratégie. Et la vente de sa filiale Honor s’inscrit pleinement dans cette nouvelle logique.

En effet, Honor, qui fabrique presque exclusivement des smartphones, est positionné sur un segment entrée et milieu de gamme, avec des marges plus faibles que le haut de gamme (dont Huawei s’est fait une spécialité), avec des ventes correctes à l’international. 26% des 55,8 millions de smartphones vendus au deuxième trimestre 2020 par le groupe Huawei sont de marque Honor, soit 14,6 millions d’exemplaire.

Une cession d’Honor à un autre groupe chinois bénéficierait à l’ensemble du secteur

Rien d’étonnant, dès lors, que Huawei négocie actuellement une cession de ses actifs de sa division Honor avec Digital China Group, favori logique car principal distributeur de la marque, mais aussi d’autres sociétés chinoises, comme TCL et Xiaomi. Le montant de la transaction pourrait atteindre 3,15 milliards d’euros, et pourrait permettre de « sauver » Honor.

« Si Honor est indépendant de Huawei, ses achats de composants ne seront plus soumis aux règles américaines qui frappent Huawei. Cela aidera l’activité smartphone de Honor et les fournisseurs », expose ainsi Kuo Ming-chi, analyste chez TF International Securities. Une cession d’Honor serait ainsi extrêmement positive pour l’ensemble du secteur chinois de l’électronique.