Le gouvernement russe travaille actuellement à une loi visant à interdire sur son sol les sites et plateformes qui « discriminent les contenus des médias russes ». Dans le viseur de Moscou : Twitter, Facebook et YouTube, dont les algorithmes réduisent désormais la visibilité des informations émanant d’agences et de groupes de presse affiliés à des Etats.
Après LinkedIn, sur « liste noire » depuis 2016 (et donc inaccessible sur le sol russe), au tour des principaux réseaux sociaux américains ? Le gouvernement russe prépare en tout cas une loi dans ce sens, présentée aux députés la semaine dernière, après avoir été validée par le bureau juridique du Parlement russe.
La visibilité des agences d’Etat limitée sur YouTube, Facebook et Twitter
Les autorités russes n’acceptent pas les nouvelles règles de classement des informations, mises en place par YouTube depuis 2018 et par Facebook et Twitter depuis cette année 2020, afin de lutter contre la désinformation.
Désormais, ces plateformes apposent des étiquettes spéciales sur les profils des agences de presse affiliées à des Etats, et réduisent leur visibilité, notamment en les excluant des algorithmes de recommandations.
Des « violations des droits de l’Homme », vraiment ?
Cette mesure est jugée discriminatoire par les législateurs russes, qui y voit des « restrictions déraisonnables ». « Des médias tels que Russia Today, RIA Novosti, Crimea 24 ont été censurés. Au total, une vingtaine d’actes de discrimination ont été enregistrés », pointent les auteurs du projet de loi.
Les nouvelles règles appliquées par Twitter, Facebook et YouTube, nommément cité dans les « notes explicatives » du texte, sont jugées comme des « violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales des citoyens russes ».
Le projet de loi, soutenue par le Kremlin, donnerait au bureau du procureur général russe et au ministère des Affaires étrangères la possibilité d’interdire officiellement des sites qui discriminent les médias russes, une interdiction mise ensuite en musique par le Roskomnadzor, le régulateur des télécoms russes.