Mi-mai 2021, en Italie, la police a démantelé un réseau d’IPTV illégale de grande ampleur. Après les opérations de fin 2020, c’est un nouveau coup dur pour ces réseaux criminels. 1,5 millions d’utilisateurs sont concernés, 45 personnes ont été inculpées.
En Italie, la lutte contre l’IPTV illégale ne se ralentit pas. Fin 2020, un coup de filet, piloté par Eurojust, avait permis le démantèlement d’un réseau de grande ampleur, conduisant à la mise hors tension de 5 500 serveurs.
La Guarda di Finanza sur la piste du plus grand réseau d’IPTV illégale d’Italie
A la même époque, la Guarda di Finanza avait procédé au blocage de 58 sites proposant des services d’IPTV illégale, soit, d’après les autorités, 90% du piratage IPTV en Italie. La Guarda di Finanza avait également annoncé avoir identifié les quatre « cerveaux » de l’affaire. Ce blocage faisait suite à une action en justice lancée au printemps 2020 contre ce même réseau.
Pour autant, aucune arrestation n’avait eu lieu, et, malgré les dispositifs anti-sites miroirs dont dispose la Guarda di Finanza, les différents services illégaux avaient repris leurs activités, via de nouvelles plateformes. Mais les enquêteurs poursuivaient leurs investigations. Jusqu’à identifier les responsables de ce vaste réseau, particulièrement bien organisé.
Les polices italiennes inculpent les quarante-cinq responsables de ce réseau
Et, mi-mai 2021, une vaste opération menée par la police postale de Catane, aux côtés du service de police des postes et des communications de Rome, a décapité ce réseau d’IPTV illégale de très grande ampleur. L’enquête s’est étendue à une dizaine de villes de la Botte : Catane, Palerme, Reggio de Calabre, Bari, Naples, Ancône, Rome, Cagliari, Milan, Florence, Venise.
En tout, les enquêteurs ont réussi à arrêter quarante-cinq personnes, qui ont été officiellement inculpées pour association de malfaiteurs, accès non autorisé au système informatique, fraude informatique et reproduction et diffusion de propriété intellectuelle via Internet.
1,5 millions d’abonnés à 10 euros par mois…
Les forces de l’ordre ont également saisi des serveurs informatiques, des dispositifs permettant de rediffuser à grande échelle les contenus issus d’un seul abonnement à une chaîne payante, ainsi que des dizaines de milliers d’euros gagnés grâce à ces activités illégales.
D’après les enquêteurs, les différents services proposés par ce réseau criminels cumulaient 1,5 millions d’abonnés, qui versaient chacun 10 euros par mois. Soit un chiffre d’affaire total de 15 millions d’euros par mois. Confortable. Ce réseau contrôlait environ 80% du marché italien de l’IPTV illégale – soit une baisse de 10% par rapport aux annonces de l’automne 2020.
La police menace les utilisateurs de poursuites pénales
Suite à ce spectaculaire coup de filet, la police italienne a rappelé que les utilisateurs d’un service d’IPTV frauduleux risquaient des poursuites pénales et des condamnations allant jusqu’à 8 ans de prison et 25 000 euros d’amende. A l’automne, la Guarda di Finanza avait déjà signalé qu’elle enquêtait sur 1 000 utilisateurs précis.
Difficile de savoir si la justice va inculper certains utilisateurs de ce service illégal. Vue l’ampleur du phénomène, et le fait que la quasi-totalité des abonnés disposaient du même service, on imagine mal les autorités traîner 1,5 millions d’Italiens devant les tribunaux.
Une base de données pour limiter les envies de récidives…
La stratégie des polices italiennes semblent de miser sur l’effet dissuasif de ces annonces. Elles disposent maintenant d’une base de données XXXL d’utilisateurs de service de piratage audiovisuel.
En communiquant largement sur le sujet, elles envoient un message clair à ces pirates, qui savent que les autorités les ont dans le viseur, et qu’une récidive pourrait s’avérer très dangereuse pour eux. Comme une épée de Damoclès, qui devrait limiter grandement les envies de récidives des foyers concernés…