Alors que les entreprises se sont massivement tournées vers le cloud computing à l’occasion de la crise sanitaire, cet essor ne faiblit pas.
50 milliards de dollars : c’est le montant, colossal, des dépenses mondiales en services d’infrastructure de cloud computing au troisième trimestre 2021. Ces chiffres de l’analyste technologique Canalys traduisent bien l’engouement en faveur des services de cloud computing, qu’il s’agisse de la fourniture d’offres Iaas (Infrastructure as a Service) ou Paas (Platform as a Service). En 2021, les investissements dans le cloud ont ainsi augmenté de 13 milliards de dollars par rapport à 2020. Et ce trimestre, elles ont augmenté de 2,4 milliards de dollars par rapport au trimestre dernier. En obligeant les entreprises à se doter de nouveaux processus numériques pour accompagner le travail à distance, la crise a stimulé les dépenses dans le cloud. C’est ce que révèle une étude IBM selon laquelle la crise a accéléré la transformation numérique pour 59% des organisations. Avec, au sein de cette transformation, une attention particulière portée au cloud computing qui représente l’investissement le plus important. Pour les experts, le secteur pourrait continuer à croître, et atteindre 791 milliards de dollars d’ici 2028.
Pour les entreprises, une stratégie de long terme et une source de croissance
Cette accélération s’inscrit toutefois dans des stratégies de plus long terme pour les entreprises ainsi qu’en témoigne Isabelle Pré, directrice marketing chez Sage France : “Si le Cloud a été une solution pendant la tempête, une fois celle-ci retombée, il s’est révélé un puissant outil de transformation au service de la fluidité opérationnelle, de la réinvention des modèles et de la libération des contraintes.” Une évolution bien identifiée par cette entreprise qui accompagne ses clients dans la prise en main du cloud, afin qu’ils se saisissent des opportunités offertes par cette technologie au service de leurs business. Des opportunités dont les entreprises ont bien conscience. Selon une enquête Denodo Cloud Global Survey parue en 2021, 31% des organisations estiment que l’amélioration des performances constitue la principale raison de migrer vers le cloud. Si d’autres sont plus sensibles à la gestion des données et à leur protection, toutes voient dans le cloud l’occasion d’optimiser leur efficacité.
Au-delà de l’aspect technologique, il est aussi et surtout question de croissance économique. Le cloud pourrait donner lieu à des créations d’emplois, par exemple en lien avec l’exploitation et l’entretien des data centers. Les nouvelles compétences se traduisant par des salaires supérieurs à la moyenne, le cloud pourrait tirer la croissance vers le haut. Les régions du monde les moins favorisées en termes d’accès aux infrastructures informatiques pourraient elles aussi en tirer bénéfice. En les dématérialisant, le cloud serait un atout pour contribuer à réduire la fracture numérique. Quant aux petites et moyennes entreprises, elles pourraient être les plus grandes bénéficiaires des opportunités d’innovation permises par le cloud.
Pour les entreprises, le défi de la cybersécurité
Mais de telles opportunités ne vont pas sans certaines adaptations. A commencer par le développement d’une hygiène de sécurité des données. Une nécessité à l’heure où Internet devient le nouveau réseau des entreprises. Pour Didier Schreiber, directeur marketing Europe du Sud chez Zscaler, référence en matière de sécurité des données, « l’infrastructure IT de toutes les entreprises doit évoluer”, d’autant plus qu’Internet “n’est pas sécurisé et que les cybermenaces se développent en France et dans le monde.” La crise sanitaire n’a pas arrangé les choses : “nous avons enregistré une augmentation de 30 000 % des menaces en 2020, dont des campagnes de rançongiciels et d’hameçonnage” souligne David Schreiber. De quoi contraindre les entreprises à adopter de nouvelles mesures pour s’adapter aux défis de la cybersécurité posés par l’essor du cloud. C’est en tout cas ce que révèle une nouvelle étude de SecureAge Technology, selon laquelle 85% des employeurs américains et britanniques ont été contraints d’adopter de nouvelles mesures de cybersécurité en raison de la pandémie et du passage au travail à distance.