L’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE), la plus importante coalition de lutte contre le piratage audiovisuel (qui réunit les principaux studios hollywoodien, Netflix, Canal+, la BBC…), est parvenu à faire fermer Electro TV Sat, l’une des plus importantes plateformes dédiées à l’IPTV illégale au Maroc. Une bonne nouvelle pour les mondes de la culture, de l’audiovisuel et du sport.
Fondée en 2017, l’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) réunit une trentaine de mastodonte du cinéma, de l’audiovisuel et du divertissement, dans le monde entier.
L’ACE : une alliance contre le piratage des géants du cinéma, de l’audiovisuel et du divertissement
L’alliance regroupe en effet la plupart des studios hollywoodien (Universal, Warner Bros, MGM, Paramount, Fox, Lionsgate, Sony Pictures…), mais aussi des groupes de télévision (Canal+, BBC, Telemundo, ComCast, Discovery, HBO, Sky, Viacom…) ou de SVOD (Netflix, Amazon…).
Son objectif est de lutter contre le piratage audiovisuel, sous toute ses formes, dans le monde entier. Elle vise en particulier les sites de streaming, les plateformes d’IPTV illégale, et, plus globalement, les organisations criminelles liées à ces pratiques.
L’ACE vise l’IPTV illégale au Maghreb
L’ACE s’est récemment lancée dans une série d’opérations visant à faire tomber les principales plateformes d’IPTV illégale opérant depuis le Maghreb. En 2020, l’alliance a ainsi mis un terme aux diffusion d’IPTV Akfasat, un groupe pirate opérant en Tunisie et proposant, contre un abonnement modique, un accès à plus de 3 500 chaînes en continu.
L’alliance a ensuite poursuivi ses investigations au Maroc. Et, ce 18 octobre 2021, un communiqué officiel annonce que l’ACE a mis fin aux activités d’Electro TV Sat, un des plus importants services d’IPTV illégale du Maroc.
Electro TV Sat : 6 000 chaînes et 200 000 films et séries pour une centaine d’euros par an
Actif depuis avril 2020, Electro TV Sat proposait, via un boitier IPTV et un abonnement d’une centaine d’euros par an, un accès à 6 000 chaînes et 200 000 titres de films et de séries télévisées, affectant ainsi les 34 membres de l’ACE.
Dirigé par deux individus depuis la ville d’Oujda, dans le Nord du Maroc, la plateforme comptait 90 000 abonnés, soit un confortable chiffre d’affaire de 9 millions d’euros annuel. La plupart de ces abonnés provenaient de pays francophone, France en tête. L’ensemble des noms de domaine contrôlés par Electro TV Sat a été transféré à l’ACE, qui les a tous redirigé vers la section juridique du site de l’ACE.
La Motion Picture Association se félicite de ce coup de filet
“Le vol de contenus en ligne est la plus grande menace pour la communauté créative mondiale. La fermeture d’Electro TV Sat en Afrique du Nord démontre clairement l’impact que les capacités mondiales d’enquête et d’application de la loi de l’ACE peuvent avoir sur la réduction de cette menace”, a commenté Jan Van Voorn, vice-président exécutif et chef de la protection du contenu mondial de la Motion Picture Association (MPA).
Il semble que Canal+ ait été la principale cheville ouvrière de ce démantèlement, comme l’admet le vice-président de la MPA : « Nous continuerons à travailler sans relâche pour protéger l’intégrité de l’industrie légale du film, de la télévision et du streaming dans tous les coins du monde et apprécions la collaboration continue avec nos partenaires du Groupe Canal+ », a ainsi complété Jan Von Voorn.
Canal+ en cheville ouvrière du démantèlement d’Electro TV Sat ?
« Le Groupe Canal+ se bat depuis des années contre le piratage audiovisuel, et notre présence au sein de ACE prouve notre implication dans cette campagne. Les nombreux succès d’ACE dans la région du Maghreb et la concentration constante du Groupe Canal+ sur les marchés francophones mettent en évidence une nouvelle dynamique dans la lutte mondiale contre le piratage, ce qui devrait inquiéter fortement les pirates revendeurs d’IPTV », a confirmé Céline Boyer, responsable de la protection des contenus pour le Groupe Canal+.
Pour rappel, le piratage audiovisuel représente, en France, un manque à gagner d’un milliard d’euros pour les secteurs de la culture, de l’audiovisuel et du sport, avec des conséquences très directes sur la création francophone et la pratique du sport amateur, financés, au moins en partie, par les droits générés par les grandes productions audiovisuelles et le sport professionnel.