La Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale vient de lancer une mission consacrée à la distorsion de la concurrence provoquée par l’omniprésence des services de SVOD les plus puissants (Netflix, Disney+, Prime Video…) sur les pages d’accueil des box et les télécommandes des télévisions.
Les chaînes de télévision « classiques » souffrent de plus en plus face à la montée en puissance des services de SVOD. Dans leur lutte pour surnager, elles pourraient recevoir un petit coup de pouce du législateur, du moins en France.
Une mission « flash » de l’Assemblée Nationale sur les télécommandes et les pages d’accueil des box
La Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale vient en effet de lancer une mission « flash » (dont les résultats seront connus dès janvier 2022) sur les les écrans d’accueil des box et des télécommandes, dont l’objectif est limpide : « préserver la concurrence entre les acteurs » de la télévision.
En ligne de mire : les télécommandes, notamment celle des téléviseurs connectés, qui se parent systématiquement de boutons dédiés à Netflix, Disney+ ou Amazon Prime Vidéo – alors que certaines ont abandonné le clavier numérique. De quoi encourager fortement l’utilisation de ces services, au détriment des chaînes de la TNT, voire de services de SVOD absents de la télécommande.
Comment contrer l’omniprésence de Netflix, Disney+ ou Amazon Prime Vidéo ?
Autre objectif de la mission : analyser l’impact des pages d’accueil des box, qui, elles aussi, mettent largement en avant les rois US de la SVOD, au détriment des plateformes françaises comme Salto.
Sur cette question, toutefois, une loi, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2021, impose aux téléviseurs, enceintes ou magasins d’application d’assurer une « visibilité appropriée » aux services d’intérêt général. La mission devrait d’ailleurs étudier les impacts de cette loi sur les pages d’accueil des box.
« Les chaînes de télévision risquent d’être pénalisées dans le futur. Et on ne s’interdit pas de faire appel à l’Autorité de la concurrence, selon les conclusions de la mission », a commenté Bruno Studer, président de la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale.