La volatilité des cypto-monnaies n’est pas une légende. Tous les investisseurs de Terra et de LUNA, sa crypto-monnaie, en ont fait l’amère expérience. La société proposait pourtant un stablecoin, l’UST, censé conserver une parité avec le dollar. Mais Anchor, une plateforme de prêts et d’immobilisation de crypto-monnaies a faibli, entraînant avec elle l’UST dans sa chute. Perte de confiance, panique, cours qui plonge : tous les ingrédients d’un bon vieux krash boursier étaient là, en plus rapide et plus violent. Les deux crypto-monnaies de Terra ont perdu, en valeur totale, l’équivalent de 60 milliards de dollars. Aujourd’hui, la société essaie de relancer la machine. Est-ce seulement envisageable ?
Plus dure sera la chute. Voici quelques semaines, le LUNA et le stablecoin UST étaient classés parmi les investissements crypto les plus sûrs et les plus rentables. Développés par la blockchain Terra, la crypto-monnaie LUNA était extrêmement populaire : chaque unité valait environ 80 dollars.
L’UST, le stablecoin dérivé du LUNA, était l’un des actifs les plus populaires d’Anchor
Parallèlement, Do Kwon, fondateur de Terra, avait lancé l’UST, un stablecoin, c’est à dire une crypto-monnaie algorithmique indexée sur le dollar, liée à la même blockchain que le LUNA. Dès que le stablecoin baissait un peu, des investisseurs se jetaient dessus et faisait remonter son cours. Mais tout le système ne reposait que sur la confiance.
Or, l’UST était l’un des crypto-actifs les plus populaire de la plateforme Anchor. Cette dernière propose des prêts aux fintechs sous forme de crypto-monnaies, et, pour disposer de fonds nécessaire, propose à des investisseurs d’immobiliser leurs cryptos sur sa plateforme.
Anchor proposait des rendements à deux chiffres, allant jusqu’à 19 %. Ils étaient donc bien plus élevés que les rendements des prêts accordés. Le système pariaient sur la hausse de valeurs des fintech pour être rentable à terme. Beaucoup d’analystes ont critiqué ce modèle, indiquant qu’il ne pouvait que s’effondrer.
Perte de confiance des investisseurs, et effondrement du cours de l’UST
Mais les rendements annoncés ont attirés les investisseurs, notamment via un stablecoin (perçu comme moins risqué) : l’UST. Et quand, début mai, les investisseurs ont commencé à perdre confiance à la fois dans l’UST et dans Anchor, la catastrophe s’est déclenchée.
Retrait massif d’Anchor et ventes paniques d’UST ont précipité les cours du stablecoin vers le bas. Terra a tenté de maintenir la parité avec le dollar en débloquant un financement massif en UST en en BitCoin. Limitant dans un premier temps les dégats, mais sans maintenir la parité.
Terra tente le tout pour le tout pour sauver l’UST, et sacrifie le LUNA
Les ventes paniques ont alors continué, faisant encore dégringoler le cours. Terra a alors payé cher son manque de prévoyance, et son choix de ne pas doter l’UST d’un collatéral (un investissement financier rapportant de l’argent en cas de baisse de son actif).
Dans la panique, la blockchain a voulu sacrifier le LUNA pour sauver son stablecoin, en créant une multitude d’unités de sa crypto-monnaie. Sans succès. Fin mai, un UST, qui valait au début du moi 1 dollar, s’échangeait à 0,088 dollar, et un LUNA, qui en valait 80 début mai, à 0,00018 dollar. A cette date, Bloomberg estimait les pertes totales à 60 milliards de dollars.
Un krach qui a ruiné de nombreux investisseurs…
De nombreux investisseurs y ont perdu toute leur fortune, notamment les plus petits qui avaient tout misé sur ces deux actifs. La déflagration a même fait baisser le cours de toutes les crytpo-monnaies, y compris le BitCoin.
Le 25 mai 2022, la communauté des investisseurs Terra a validé la proposition de Do Kwon de relancer la blockchain avec une nouvelle crypto-monnaie, mais cette fois sans stablecoin.
… mais une crypto-monnaie qui renait de ses cendres….
L’ancienne devise sera baptisée LUNA classic, et la nouvelle prendra le nom de LUNA. Ces nouveaux LUNA seront distribués à la communauté, et aux propriétaires de LUNA (classic) et d’UST avant et après le krach.
Reste une question : qui pourra faire confiance à un investissement qui a fait disparaître 60 milliards de dollars ?