Collecter, traiter et analyser les données de centaines de matchs de rugby, pour déterminer des tendances de jeu, des forces et des faiblesses. Telle est le service rendu par une plateforme fournie par l’américain SAS à la Fédération française de rugby, présentée mi-novembre 2022.
« SAS compare les chiffres des trois ou quatre dernières années, d’une quinzaine de nations, pour identifier le vécu des équipes. Il s’est avéré que l’équipe sud-africaine avait quatre fois plus d’expérience collective que la française. Ceci a permis aux entraîneurs français de savoir que leur équipe devrait travailler davantage sur l’aspect collectif du jeu pour remporter le match ».
SAS fournit à la Fédération française de rubgy une plateforme de traitement de données à la pointe
La déclaration est signée Fabien Galthié, sélectionneur de l’équipe de France de rugby. Et elle a d’autant plus de poids que ce match contre l’Afrique du Sud s’est achevé par une victoire d’une courte tête des Français (30-26).
Il s’exprimait durant une conférence de presse, organisée mi-novembre 2022 pour présenter l’original partenariat entre Fédération française de rugby (FFR) et l’éditeur de logiciels américain SAS.
Ce dernier a en effet développé une plateforme de traitement des données ad hoc, qui s’appuie sur les data de plus de 1 400 matchs internationaux (enregistrés par un prestataires extérieurs, et qui s’actualise à chaque nouvelle rencontre), auxquelles s’ajoutent les données générées par la FFR suite aux matchs de l’équipe de France, en particulier issues des boîtiers GPS placés sur les joueurs.
La France « a de l’avance »
La plateforme de SAS se charge ensuite du traitement (nettoyage et consolidation), de l’intégration à la base de données, de l’analyse, et envoie des rapports détaillés au staff de la FFR, qui se présentent comme un moteur de recherche dévoilant tous les secrets d’un adversaire, face aux forces et faiblesses de l’équipe de France.
« La plateforme ne construit pas non plus la feuille de match de la prochaine rencontre, ce sont les coachs qui ont la main et le feeling pour ça. Mais elle permet d’avoir des feedback chiffrés, aide à calibrer la stratégie collective et à savoir sur quoi il faut travailler lors des entraînements », pointe Charlotte Douette, data scientist chez SAS.
Le fournisseur américain indique par ailleursqu’il dispose d’un contrat d’exclusivité avec la FFR, et ne vendra pas sa technologie aux adversaires – et, qu’en la matière, il semble évident que la France « a de l’avance ». De quoi donner le petit plus qui pourrait faire basculer la Coupe du Monde, qui se tiendra en France en 2023 ?