Lancée suite à une enquête du parquet de Paris, une opération internationale de police a provoqué l’arrestation de six personnes impliquées dans l’administration de l’échangeur de crypto-monnaies Bitzlato. La plateforme aurait servi à blanchir de l’argent issu d’opérations cyber illégales, notamment en provenance de l’Hydra, le « supermarché du crime » démantelé l’an dernier.
Le 18 janvier 2023, les autorités judiciaires américaines ont annoncé l’arrestation d’Anatoly Legkodymov, un citoyen russe vivant à Shenzhen, en Chine, résident aux États-Unis depuis octobre 2022. Il serait le fondateur de Bitzlato, un échangeur de crypto-monnaies peu regardants avec ses clients, qui aurait permis de blanchir de fortes sommes issues d’activités cyber illégales.
Une enquête pilotée par le parquet de Paris
Cette arrestations’intègre dans une vaste opération de police internationale, conclusion d’une enquête pilotée par une cellule française, ouverte en septembre 2022 par le Parquet de Paris. Elle a nécessité l’action de 250 enquêteurs dans le monde, dont 50 cyber-gendarmes français.
Elle a conduit également à l’arrestation de cinq suspects en Europe, ainsi que la saisie du site et de 16 millions d’euros d’avoir criminels par la cyber-gendarmerie française. Bitzlato « utilisait au moins un hébergeur en France auprès de qui la société louait des serveurs dédiés », indique ainsi le parquet de Paris dans un communiqué.
Bitzlato servait à blanchir l’argent des gangs de rançongiciel et, surtout, de la plateforme de marché noir Hydra
Bitzlato était certes utilisées par « tous les grands gangs de rançongiciels », selon les mots du général Marc Boget, commandant de la gendarmerie dans le cyberespace. Mais la plateforme servait surtout à blanchir les revenus générés par Hydra, la markplace illégale du darknet, ce « supermarché du crime » démantelé en 2022.
Les utilisateurs d’Hydra auraient échangé sur Bitzlato plus de 700 millions de dollars de crypto-monnaies issues de vente sur cette plateforme de marché noir. La procureure de Paris, Laure Beccuau, estime que ces premières investigations « devraient alimenter plusieurs milliers d’enquêtes judiciaires, dont des dossiers de cybercriminalité ».