Le constructeur néerlandais de smartphones éthiques et réparables Fairphone annonce une levée de fonds de 49 millions d’euros pour franchir enfin un palier dans son développement. Si l’entreprise affirme être désormais rentable, elle peine à s’imposer comme un acteur solide du marché des smartphones.
La promesse est belle. Proposer un smartphone modulaire, évolutif et facile à réparer ou à optimiser, et produit avec des matériaux équitables et recyclés, pour se poser en alternative solide à la catastrophe écologique des smartphones jetables.
Fairphone, le smartphone durable, réparable et éthique
Tel est le pari lancé en 2013 par le constructeur néerlandais Fairphone. Son dernier modèle, le Fairphone 4, est un smartphone milieu de gamme vendu 579 euros – avec un tournevis pour pouvoir le mettre à jour ou le réparer.
La société a l’intention de renforcer encore la dimension éthique de ses approvisionnements, en « étendant ses programmes de chaînes de valeur minières en Afrique et en Amérique du Sud, et de salaire de subsistance en Asie ».
Pour autant, Fairphone peine encore à se faire une place au soleil. La marque assure être rentable. Mais elle n’a vendu que 88 000 smartphones en 2021 (dont 17 600 en France), pour un chiffre d’affaire entre 35et 40 millions d’euros. Soit, en volume, 0,0065 % du marché mondial des smartphones…
Une levée de fonds de 49 millions d’euros, de hautes ambitions pour 2023… et des actionnaires qui quittent le navire…
Elle vise certes les 200 000 unités vendues en 2023, grâce à une intense campagne de communication. Et, pour cela, l’entreprise vient d’annoncer la plus importante levée de fonds de son histoire, de 49 millions d’euros.
Une partie de l’augmentation de capital sera consacrée au remboursement de prêts et à la sortie d’une partie des actionnaires, dont PYMWYMIC et 1000 crowdfunders – prouvant bien que Fairphone est loin d’une réussite éclatante.
La levée de fonds a été menée par Invest-NL (le Bpifrance néerlandais), le fonds Sustainable Impact de la banque néerlandaise ABN AMRO, et l’actuel actionnaire suisse Quadia. Les autres investisseurs historiques de la marque, DALHAP, DOEN et PDENH, ont également participé au tour de table. De quoi faire enfin décoller ce rêve d’un smartphone durable et éthique ? On ne peut que l’espérer !