La Commission européenne a validé, ce 15 mai 2023, le rachat du géant du jeu vidéo Activision Blizzard par Microsoft, le jugeant compatible avec les règles de la concurrence. Fin avril 2023, l’autorité britannique de la concurrence avait apposé son veto. Dans l’attente d’une réponse des États-Unis, rien ne garantit que cette opération aille à son terme.
Le deal du siècle dans les jeux vidéo aura-t-il lieu ? Pour Microsoft, qui souhaite s’offrir, pour la somme record de 69 millions de dollars US, le géant Activision Blizzard, une bonne nouvelle est (enfin) venu égayer un champ de bataille juridique pour l’heure miné.
L’autorité de la concurrence du Royaume-Uni refuse le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft
Le rachat est contesté par les autorités de la concurrence des États-Unis (la FTC a déposé plainte en décembre 2022 contre l’opération), du Royaume-Uni et de l’Union européenne.
Le 26 avril 2023, l’autorité britannique de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), rendait son verdict, et annonçait qu’elle bloquait l’opération, jugeant les risques de concentration trop importants.
La CMA avait affirmé « craindre que l’accord ne modifie l’avenir du marché du cloud gaming, qui connait une croissance rapide, en freinant l’innovation et en entraînant moins de choix pour les joueuses et joueurs britanniques au cours des années à venir ». Microsoft a immédiatement fait appel de la décision.
Mais la Commission européenne donne son feu vert
Ce 15 mai 2023, la Commission européenne a, et c’est une petite surprise, approuvé le rachat. L’instance a été convaincue par les mesures proposées par Microsoft pour garantir une concurrence juste dans le monde du cloud gaming – notamment l’octroi, pour 10 ans, d’une licence gratuite d’exploitation des jeux Activision Blizzard à toutes les autres plateformes.
Cette décision donnera du grain à moudre à Microsoft en vue de son appel devant la CMA. Mais si le Tribunal d’appel de la concurrence (CAT) britannique rejette le rachat (ou que les États-Unis posent eux aussi un veto), l’opération n’ira pas à son terme.
Depuis le Brexit, c’est la première fois que la CMA et la Commission européenne donnent des réponses divergentes sur une question de concurrence.