Un an après une enquête et une série de signalements sur le sujet, une journaliste a fait le point sur les pages et les groupes ouvertement homophobes sur Facebook : si certains ont bien disparus, de nouveaux sont apparus et plusieurs autres sont toujours là, et ont même gagné des participants.
Facebook reste et demeure un média particulièrement toxique. Le constat glaçant des Facebook Files (qui montrait que le réseau social de Mark Zuckerberg préférait laisser en ligne des contenus problématiques, haineux, illégaux, dangereux… plutôt que de risquer de perdre des revenus publicitaires) semble toujours d’actualité.
Facebook « permet toujours de propager des discours haineux » contre les personnes LGBTQI+
La journaliste Aurore Gayte, rédactrice en chef de Numerama, a récemment actualisé une enquête faite en 2022 sur les pages et groupes homophobes hébergés par Facebook. A l’époque, elle avait envoyé une série de signalements au réseau social. Un an après, elle constate que rien n’a changé, ou presque.
« Cette année, les contenus que nous avons trouvés sont toujours aussi nombreux — et ils sont même, par certains aspects, plus violents. Pendant des mois, ils ont pu être publiés librement, sans être modérés. À cause du manque criant de modération, notre enquête montre que la sécurité des personnes LGBTQI+ n’est toujours pas assurée, et que Facebook permet toujours de propager des discours haineux », écrit-elle.
Elle montre que, si certaines pages ou groupes homophobes signalés ont disparu, d’autres sont toujours là, et se portent comme des charmes. De nouveaux groupes sont apparus, aux noms aussi rassurants que « Lutte contre l’homosexualité et les transsexuels » ou « Association de lutte contre l’homosexualité ».
Des vagues de contenues homophobes ou proposant de « soigner » l’homosexualité polluent toujours Facebook
Pire encore : plusieurs d’entre eux apparaissent dans les premières recherches quand on tape « homosexualité » dans l’outil de recherche du réseau social… Un an après, « Intercession contre l’homosexualité et autres problèmes de la vie » arrive toujours dans le top des résultats. Il a même presque triplé son nombre de membres.
Aurore Gayte pointe également une multitude de pages qui « poussent à suivre des thérapies de conversion — des « traitements » extrêmement nocifs qui n’ont aucune valeur scientifique ». Oui, en 2023, on trouve encore de nombreuses personnes pour prétendre que l’on peut « soigner » l’homosexualité, et pour proposer des thérapies pour cela.
L’inaction de Facebook n’est pas une surprise. Elle reste toutefois inquiétante, révoltante, et dangereuse. Mais la firme de Mark Zuckerberg a déjà prouvé, largement, qu’entre la protection de la vie humaine et le maintient de ses profits, son choix était vite fait…