Touché de plein fouet par la « crise du PC », Lenovo, numéro 1 mondial du secteur, est en train de se réinventer : tout en tablant sur ses points forts (le milieu de gamme qualitatif, les ordinateurs d’entreprise), la société s’appuie sur les services et l’infrastructure pour se maintenir à flot. Sans négliger sa branche smartphone, Motorola, qui se porte comme un charme.
Le temps béni des années 2020-2021 est bien révolu sur le marché du PC. L’explosion du télétravail avec la pandémie de Covid-19 a provoqué une vague d’achat qui a donné un gros coup de boost à un marché historiquement en déclin. Mais l’accalmie a été de courte durée. Les ventes se sont effondrées en 2022.
Lenovo paye un lourd tribut à la « crise du PC »
Le chinois Lenovo, numéro 1 du secteur, paye évidemment un lourd tribut à cette « crise du PC ». Son chiffre d’affaire a ainsi baissé de 14 % durant l’exercice clôt le 31 mars 2023. Symptomatiquement, la division Intelligent Devices, qui contient l’activité PC de Lenovo, enregistre une baisse record de 21 %, avec un chiffre d’affaires à 49,4 milliards de dollars.
Certes, le constructeur reste numéro 1 mondial, porté notamment par son lien fort avec les entreprises, et par les performances de ses produits milieux de gamme, plébiscités par de plus en plus d’utilisateurs.
« Nos PC sont solides »
« Aujourd’hui, les entreprises achètent des produits plus complets pour faire tourner l’ensemble de leurs applications. C’est une des conséquences du télétravail. Dans le retail aussi, on évolue vers plus de milieu de gamme », se satisfait Eric Lallier, le PDG de Lenovo France.
« Les particuliers et les entreprises conservent leurs PC plus longtemps, quatre voire cinq ans pour les entreprises, et achètent de plus en plus de seconde main. C’est un avantage pour Lenovo car nos PC sont solides et c’est ce qui fait notre réputation », ajoute-t-il.
Les services et l’infrastructure en forte croissance
Mais le groupe s’en sort surtout par la forte croissance de ses activités de service et d’infrastructure. Les division « Solutions et Services » et « Solutions d’infrastructure » (serveurs, stockage, HPC…) ont ainsi connu des croissances de respectivement 22 % et 37 %.
Du coté du smartphone, la marque Motorola, reprise par le groupe en 2014, reste dynamique, avec une place de numéro 3 du marché états-unien, et une part de marché de 5 % en France, avec l’objectif de la porter à 10 % à court terme.