Les néobanques souffrent actuellement d’un contexte peu propice aux entreprises de la tech, en particulier les fintechs. Paykrom a ainsi récemment mis la clé sous la porte : son portefeuille client a été repris par Qonto. Blank, adossée au Crédit agricole, a levé quant à elle 47 millions d’euros pour tenir sa place dans la tempête.
L’époque où les néobanques poussaient comme des champignons en automne et levaient des montants astronomiques semble bel et bien révolue. Particulièrement touchés par la mauvaise passe qui agite les nouvelles technologies, les fintechs ont vu leur valorisation chuter de 60 % en un an, selon une étude du BCG.
Dans un marché des néobanques en difficulté, Paykrom jette l’éponge,
Ce contexte est favorable à la consolidation, les plus costauds poursuivant leur développement, les plus fragiles disparaissant, rachetées par leurs concurrents. Lancée en 2018 à destination des entrepreneurs et des indépendants, Paykrom a ainsi récemment jeté l’éponge.
C’est un géant émergent du secteur, la licorne Qonto (622 millions d’euros levés depuis sa création), leader européen de ce marché, qui a repris son portefeuille client. Pour survivre sans un apport financier aussi massif, il vaut mieux être adossé à une banque classique, comme Shine (Société générale). Ce n’est toutefois pas une garantie : Prismea, la néobanque pour les pros du Crédit du nord a fermé ses portes fin 2022.
Blank lève 47 millions d’euros, grâce à un actionnaire solide, le Crédit agricole
Cette mutation est bien illustrée par la levée de fonds de 47 millions d’euros réalisée en juin 2023 par Blank, néobanque pour les travailleurs indépendants (microentrepreneurs qui représentent la moitié des clients, artisans, commerçants, professions libérales…), lancée en 2020 sous le patronage du Crédit agricole.
En effet, ce tour de table a été mené par le groupe Crédit agricole et ses caisses régionales (du solide), et a vu le start-up studio La Fabrique by CA (qui appartient au même groupe mais n’est pas aussi robuste financièrement) sortir du capital.
« Le fait d’avoir ce type d’actionnaire, un industriel plutôt que des VC, qui s’intéresse plus au secteur qu’à l’opération financière, nous protège dans le contexte actuel et nous a permis de lever un peu plus », reconnaît d’ailleurs Simon Parisot, CEO et cofondateur de Blank.