Le gouvernement des États-Unis a interdit aux sociétés américaines d’investir dans les sociétés chinoises spécialisées dans certaines hautes technologies de rupture – semi-conducteurs, informatique quantique, IA. La mesure est toutefois moins sévère que ne le craignait le secteur technologique américain.
Les États-Unis veulent protéger leurs avancées dans les hautes technologies de l’influence grandissante de la Chine. Les mesures protectionnistes en la matière se multiplient depuis plusieurs années.
Les États-Unis avaient la tech chinoise dans leur ligne de mire
En octobre 2022, l’administration Biden avait ainsi restreint fortement les conditions d’exportation des processeurs les plus avancés (et des équipements permettant de les produire) vers la Chine, imposant notamment l’obtention d’une autorisation fédérale.
Le gouvernement US avait fait état de sa volonté de s’attaquer ensuite aux investissements états-uniens en Chine, pour limiter de possibles échanges de technologies. Attendu tout au long de l’année 2023, le décret a finalement été signé le 9 août 2023 par Joe Biden. Et il s’avère au final moins restrictif que craint par certains acteurs de la tech.
Des sources évoquaient une possible interdiction pure et simple des investissements US dans la tech chinoise. Et même une obligation de se désengager des prises de participation déjà effectives. L’ensemble du secteur s’est donc montré d’une prudence extrême dans ses investissements en Chine : depuis janvier 2023, les entreprises chinoises n’ont ainsi levé qu’un milliard de dollars auprès de fonds américains – contre 6 milliard pour l’ensemble de l’année 2022.
Une interdiction limitée aux puces, au quantique et à l’IA
Finalement, l’interdiction signée par Joe Biden va se limiter aux secteurs les plus innovants : semi-conducteurs, informatique quantique et intelligence artificielle. Et aucun fonds ne devra se défaire d’une quelconque participation dans une société chinoise.
Le département au Trésor a indiqué que cette « action étroitement ciblée » va permettre de « défendre la sécurité nationale américaine en protégeant de manière appropriée les technologies essentielles à la prochaine génération d’innovations militaires ». Une phase de consultation permettra de définir les contours de cette interdiction, qui devrait entrer en vigueur en 2024.