Alors que les tragiques événements du 7 octobre 2023 ont laissé une marque indélébile sur la société israélienne, Arthur Essebag, dit Arthur, a souhaité défendre les artistes israéliens, victimes collatérales du conflit. L’animateur et producteur a voulu dénoncer le boycott des artistes israéliens en constituant, avec son épouse Mareva Galanter, une collection d’œuvres d’art destinées à rendre hommage aux victimes de cette journée noire.
Répondre au boycott par la culture
Après les attaques du Hamas contre Israël, Arthur a été frappé par l’ampleur des appels au boycott des artistes israéliens dans le monde entier. « Leur vie professionnelle s’est arrêtée en 24 heures », a déclaré le présentateur star de « TF1 ». Refusant de rester inactif, il a choisi d’agir par le biais de l’art. Avec son épouse Mareva Galanter, il a acquis plus d’une centaine d’œuvres d’artistes israéliens, la plupart créées en réaction aux attaques du 7 octobre.
Cette initiative, baptisée « Je ne veux pas oublier », a fait l’objet d’une exposition au Tel Aviv Museum of Art du 17 septembre au 14 décembre 2024. Le 7 octobre a ainsi pu être montré à travers le regard de 25 artistes israéliens.
Une exposition engagée
Avec cette exposition, Arthur et Mareva Galanter ont souhaité témoigner du pouvoir de l’art pour affronter et transcender le traumatisme. La curatrice de l’exposition Marie Shek a quant à elle souligné l’importance de l’art dans la préservation de la mémoire collective : « L’artiste a pour mission de conserver le souvenir… pour qu’il ne soit pas oublié ».
Le titre de l’exposition trouve son origine dans l’œuvre de l’artiste Nir Hod, « Je ne veux pas t’oublier », une injonction qui résonne dans chaque création exposée. Les artistes ont exploré via leurs œuvres les thèmes du deuil, de la souffrance ou encore de la résilience collective d’une peuple marqué par la tragédie.
Des références à des chefs-d’œuvre historiques comme « Guernica » de Picasso ou « Le Cri » de Munch y croisent des visions plus contemporaines du traumatisme, mélangeant réalisme brut et symbolisme subtil.
Parmi les thèmes abordés figurent aussi l’angoisse, le danger imminent, et la ténacité des liens humains. Certains artistes ont choisi une représentation symbolique via des figures animales, tandis que d’autres plongent dans l’iconographie de la Shoah, soulignant l’écho historique des événements du 7 octobre.
Arthur, une voix pour la paix
« J’ai beaucoup pleuré en travaillant sur cette exposition. Peut-être que pour nos enfants, nos petits-enfants, ces œuvres serviront à expliquer ce qu’a vécu Israël », a indiqué Arthur. Si l’animateur-producteur se mobilise pour le peuple israélien, il se dit également très préoccupé par le sort du peuple gazaoui. « Il n’y a pas de compétition d’empathie. La situation à Gaza m’horrifie autant que ce qui s’est passé le 7 octobre. Je pleure de la même manière un enfant palestinien qu’un enfant juif », a-t-il précisé sur le plateau de Quotidien.
Arthur se dit déterminé à utiliser sa notoriété pour sensibiliser aux conséquences humaines du conflit israélo-palestinien. Des propos qui illustrent une vision équilibrée et empathique face à un sujet hautement polarisant.
Exprimer les émotions du 7 octobre à l’international
En plus de l’exposition à Tel Aviv, Arthur envisage de porter ce projet à l’échelle internationale. Un livre rassemblant les œuvres de la collection est en préparation, et des expositions sont planifiées à Londres et dans d’autres grandes villes européennes. Cette initiative vise à promouvoir une meilleure compréhension de l’impact des événements du 7 octobre sur la création artistique israélienne, tout en offrant une tribune à des artistes souvent marginalisés.
Arthur Essebag et Mareva Galanter montrent ainsi que l’art peut être un pont entre les cultures et les expériences humaines. En soutenant les artistes israéliens, ils démontrent le rôle fondamental de la création artistique dans la résilience et la mémoire collective. Leur engagement va bien au-delà de la simple acquisition d’œuvres : il s’agit d’un acte de solidarité et d’espoir face à un avenir incertain.