La Chine exhorte à ne pas « politiser » la technologie après le blocage de DeepSeek en Corée du Sud

La Chine exhorte à ne pas « politiser » la technologie après le blocage de DeepSeek en Corée du Sud
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La Chine a appelé, ce lundi, à éviter la « politisation » des questions technologiques, suite à la décision de la Corée du Sud de retirer l’application d’intelligence artificielle (IA) chinoise DeepSeek des boutiques d’applications locales. Cette mesure intervient alors que les autorités sud-coréennes souhaitent examiner plus en détail la manière dont la start-up chinoise gère les données des utilisateurs.

DeepSeek, une entreprise spécialisée dans l’IA, a récemment fait parler d’elle en rivalisant avec des géants américains comme OpenAI, malgré un budget bien moindre. Lancé en 2023 par un fonds d’investissement basé à Hangzhou, le robot conversationnel de DeepSeek a impressionné par ses performances, développées avec seulement 5,3 millions d’euros. Cependant, son succès grandissant semble susciter des inquiétudes, notamment en matière de protection des données.

Des inquiétudes croissantes autour de la confidentialité

La commission sud-coréenne chargée de la protection des données personnelles, dirigée par le vice-président Choi Jang-hyuk, a annoncé avoir lancé une procédure pour examiner les pratiques de DeepSeek en matière de traitement des données. « L’objectif est de s’assurer que ces pratiques respectent la législation en vigueur », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. En attendant les conclusions de cette enquête, les utilisateurs ont été invités à éviter de partager des informations personnelles via l’application.

Quelques semaines avant cette annonce, la commission avait déjà demandé des clarifications à DeepSeek concernant sa gestion des données utilisateurs. La start-up avait alors reconnu « certains manquements » dans le respect de la vie privée, sans toutefois fournir de détails supplémentaires.

La Chine défend ses entreprises technologiques

Face à ces critiques, la Chine a adopté une position plus ferme. Lors d’un point de presse régulier, Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré : « Nous espérons que les pays concernés éviteront de prendre des mesures qui élargissent excessivement le concept de sécurité et de politiser les questions commerciales et technologiques. » Cette déclaration reflète la volonté de Pékin de protéger ses entreprises technologiques face aux pressions internationales.

La Corée du Sud n’est pas le seul pays à exprimer des réserves concernant DeepSeek. D’autres nations, comme l’Italie et la France, ont également manifesté des inquiétudes quant à la confidentialité des données des utilisateurs depuis le lancement du chatbot en janvier dernier.

DeepSeek toujours accessible pour les utilisateurs actuels

Bien que l’application ne soit plus disponible au téléchargement depuis samedi soir en Corée du Sud, elle reste fonctionnelle pour les utilisateurs qui l’ont déjà installée. Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des mesures prises par les autorités sud-coréennes et sur l’impact potentiel sur la réputation de DeepSeek à l’international.

Alors que les débats sur la sécurité des données et la souveraineté technologique s’intensifient, l’avenir de DeepSeek et d’autres entreprises chinoises d’IA dans les marchés étrangers reste incertain. La Chine continue de défendre ses intérêts technologiques, tout en appelant à une approche moins politisée des questions liées à l’innovation.