La France engage une concertation nationale pour un marché de l’IA respectueux des droits d’auteur

La France engage une concertation nationale pour un marché de l’IA respectueux des droits d’auteur
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La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé une initiative majeure visant à encadrer l’intelligence artificielle générative tout en protégeant les droits des créateurs. Cette déclaration a été faite samedi à la Bibliothèque nationale de France (BnF), en ouverture d’un « week-end culturel » précédant le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, organisé aujourd’hui et demain à Paris.

Encadrer les évolutions technologiques

La ministre a souligné la nécessité de ne pas rester spectateur face aux avancées technologiques. « Il est essentiel d’anticiper et d’encadrer ces évolutions pour protéger les créateurs et préserver notre patrimoine culturel », a-t-elle déclaré avant une table ronde intitulée « Culture et IA : les grands enjeux ».

Afin de répondre aux préoccupations croissantes du secteur culturel, une concertation nationale sera lancée pour promouvoir un marché éthique respectant les droits d’auteur. « Ce dialogue doit permettre de trouver un équilibre où les créateurs ne seront pas sacrifiés au profit des innovations technologiques », a affirmé Rachida Dati. Les conclusions de cette concertation contribueront également aux discussions européennes sur la mise en œuvre du Règlement sur l’IA, entré en vigueur le 2 février.

Inquiétudes des acteurs du secteur culturel

Lors de la table ronde, plusieurs intervenants ont exprimé leurs préoccupations face à l’utilisation non régulée d’œuvres protégées par les outils d’intelligence artificielle. Le musicien Jean-Michel Jarre a rappelé l’importance de la protection des artistes, soulignant que « les règles garantissent la liberté ».

Il a également ironisé sur la découverte tardive du droit d’auteur par certaines entreprises : « OpenAI semble avoir découvert cette notion avec DeepSeek », a-t-il lancé en référence à un différend technologique entre des acteurs chinois et américains.

La directrice générale de la Sacem, Cécile Rap-Veber, a dénoncé les pratiques de pillage d’œuvres par certaines entreprises technologiques. « Les créateurs sont à l’origine de tout ce qui a été capturé ces derniers mois », a-t-elle déclaré.

Pas de place pour un Far West numérique

Pascal Rogard, directeur de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), a salué la prise de position des autorités françaises contre une dérégulation totale de l’IA. « L’IA ne doit pas devenir un Far West numérique. Nous sommes en France, et les règles doivent primer », a-t-il affirmé, exprimant son soutien à une approche équilibrée entre innovation technologique et respect des droits culturels.