Après des années d’investissements timides, les financements des start-up par les grands groupes français sont en train de redémarrer : les sommes investies sont passées de 1,5 à 2,7 milliards d’euros entre 2015 et 2016.
Le corporate venture est une méthode d’investissement de type capital-risque consistant, pour de grands groupes, à prendre une participation minoritaire dans une start-up qui n’a pas encore trouvé son point d’équilibre financier. L’éclatement de la bulle Internet, en 2000, avait dissuadé les grands groupes français d’investir dans les start-up, y compris les plus dynamiques ou prometteuses.
L’investissement public, notamment par la Banque Public d’Investissement (BPI), était resté dynamique : la BPI est le premier organisme français à financer les start-up, et c’est aussi, au niveau mondial, le fond souverain le plus actif dans la technologie sur la période 2010-2017 – preuve d’une volonté politique forte de soutenir les entreprises innovantes.
Des investissements doublés
Or, l’année 2016 sonne le réveil des grands groupes privés : les transactions effectuées par les fonds de capital-risque émanant d’entreprises françaises ont considérablement augmenté. Le Hub, service d’apporteur d’affaire au sein de la BPI, rapporte 590 prises de participations en 2016, pour un montant cumulé de 2,7 milliards d’euros, contre 243 en 2015, pour un montant de 1,5 milliards d’euros (chiffres non exhaustifs). A titre de comparaison, sur le premier semestre 2016, les entreprises américaine ont financés les start-up à hauteur de 8,6 milliards d’euros.
Fonds dédiés au corporate venture dans les grands groupes français
Un nombre croissant de groupes ont développée une entité dédiée au capital risque, spécialisée dans ce type d’investissement ; les créations se sont multiplié depuis trois ans. En 2015 déjà 40 % des entreprises du CAC 40 avait une activité de corporate venture. Le plus important est Axa Strategic Venture, un fond de 230 millions d’euros, le 24ème investisseur mondial dans le domaine. Parmi les autres d’importance on peut citer ceux d’Airbus (150 millions), de la Maif (125 millions), d’Engie ou d’Air Liquide (100 millions).
Cela étant, le corporate venture ne représente aujourd’hui qu’environ 5 % des investissements dans les start-up (contre 16 % aux États-Unis). Mais la volonté des pouvoirs publics de favoriser ces financements et l’évolution de ces derniers mois laissent supposer que ce chiffre va rapidement augmenter.