Alors que l’activité de Twitter commence à s’essouffler, ainsi que sa valorisation boursière, Jack Dorsey, patron du site de microblogging, tente un coup de poker : doubler le nombre de signes autorisé par message. En rompant avec un des éléments-clé de son succès fulgurant, il prend le risque de froisser une partie de sa communauté – mais la recherche d’une nécessaire relance passe par des risques.
Il semble loin le temps de l’explosion de Twitter : peu après son introduction en Bourse, en 2013, le site de microblogging avait atteint une valorisation de 36 milliards de dollars. Le site était devenu en quelques mois un réseau social incontournable, utilisé par les particuliers comme les gouvernements ou les célébrités, nécessaire à toute forme de communication publique.
Une révolution pour enrayer un déclin financier
Et si Twitter conserve sa place et son importance médiatique, le nombre d’utilisateurs stagne, pour la première fois depuis sa création. La valorisation boursière est tombée à 12,8 milliards de dollars, et des rumeurs de rachat ne cessent de renaître.
Pour tenter une relance, Jack Dorsey, fondateur et patron de Twitter, veut proposer une petite révolution : doubler le nombre de caractères autorisés dans un tweet, pour le porter à 280. Cette mesure est pour l’instant à l’état de test auprès d’un petit nombre d’utilisateurs – symboliquement Dorsey lui-même a envoyé le premier tweet à 280 signes.
Doubler le nombre de signes : une nécessité qui ne saute pas aux yeux !
Au-delà d’un effet d’annonce qui fait un peu de publicité gratuite au réseau social, la nécessité de cette mesure ne saute pas aux yeux. Certaines langues seraient particulièrement pénalisée par la limite des 140 caractères. Twitter cite étrangement l’anglais : car si près de 10% des tweets dans cette langue atteignent cette limite, l’anglais est plutôt connu pour la brièveté de ses formulations, au contraire du français, de l’allemand ou du néerlandais par exemple.
Reste qu’en abandonnant (en partie) de ce qui fait l’essence du site de microblogging, Twitter risque de perdre une partie de son âme et de sa communauté. La limite des 140 caractères était un coup de génie forçant aux formulations courtes et percutantes. Reste à voir ce qu’en pensera la communauté numérique, prompte à réagir vivement à ce genre d’annonces.