En quelques mois, la start-up Lunchr s’est positionné sur le marché ultra-conservateur du titre restaurant, bien décidée à le dépoussiérer : les premiers résultats sont plus qu’encourageants, permettant une nouvelle levée de fonds à hauteur de 11 millions d’euros.
La nouvelle odyssée de Loïc Soubeyrand, un entrepreneur montpelliérain, se présente sous les meilleures auspices. L’homme est connu pour avoir co-fondée la pépite Teads, spécialisée dans la vidéo publicitaire en ligne, revendue 285 millions d’euros à Atlice en mars 2017.
Lunchr : une application de réservation de repas en ligne… qui cachait son jeu
Il a depuis créé une nouvelle start-up, baptisée Lunchr, en janvier 2017. Si cette dernière, à son lancement, se présentait comme une application de réservation et de paiement de repas en ligne, levant au passage 2,5 millions d’euros pour sa création, Soubeyrand a abattu ses cartes en janvier 2018 : le marché qu’il vise est celui des titres restaurant, l’un des plus conservateurs de France.
Car, si 4 millions de salariés bénéficient de titres restaurant, quatre acteurs historiques se partagent ce juteux gâteau : Groupe Up (Chèque Déjeuner), Sodexo (Chèque Restaurant) et Natixis (Chèque de Table) et surtout Edenred, dont le Ticket Restaurant est devenu le nom générique de ces titres, tant il domine ce marché.
« S’attaquer à un oligopole sur un marché vieux de 50 ans »
Depuis 2014, la dématérialisation de ces titres est devenue possible, ouvrant la voie à de nouveaux acteurs. C’est exactement le positionnement de Lunchr : « Nous arrivons sur un marché vieux de 50 ans pour s’attaquer à un oligopole » lance avec fougue Loïc Soubeyrand.
Avec Lunchr, la dématérialisation des titres est totale, ils n’existent que dans le portefeuille en ligne de l’utilisateur, utilisable via l’application ou via une Mastercard, avec qui Lunchr a noué un partenariat. Plusieurs restaurants, fast-food ou food-truck sont partenaires de l’application, offrant des réductions en cas de commandes groupées ou régulières. Résultat : tout le monde s’y retrouve.
« On a offert en moyenne 18% de réduction depuis le lancement »
« Pour s’attaquer à un tel marché, il faut arriver avec un réel différenciant. Notre application incite à commander à plusieurs en ligne des plats à emporter entre collègues de bureau pour bénéficier jusqu’à 30% de réduction. On constate que les gens commandent tous les jours sur l’application. On a offert en moyenne 18% de réduction depuis le lancement. Cela fait un déjeuner offert par semaine si vous êtes assidu » précise Loïc Soubeyrand.
Lunchr a déjà séduit 600 entreprises, qui utilisent son système de gestion des titres restaurant. La start-up ambitionne de dépasser début 2019 la barre des 100 000 salariés détenteurs de la carte Lunchr – soit 2,5% du marché, un beau score pour un primo-arrivant.
Une levée de fonds de 11 millions, pour tripler le nombre de salariés
Pour booster cette croissance, Lunchr vient d’effectuer une seconde levée de fonds, d’un montant de 11 millions d’euros, menée par Idinvest Partners ; le fonds Daphni, présent lors du premier tour de table, a de nouveau investi, ainsi que la Bpi France.
Cette manne devrait permettre à Lunchr de recruter massivement : l’entreprise dispose actuellement de 20 employés, répartis entre Montpellier, ville d’origine de la start-up, et Paris. Ces effectifs devraient tripler durant l’année 2018, pour atteindre 60, avec 25 créations de postes à Montpellier et 15 à Paris. Loïc Soubeyrand vise une centaine de salariés fin 2019.
Forever Montpellier
Les titres restaurant existant dans 33 pays du monde, Lunchr envisage également un développement à l’international, mais la jeune pousse continuera, quoiqu’il arrive, de représenter Montpellier et l’Occitanie, auxquelles son créateur est particulièrement attaché : « Je reste avant tout fidèle à Montpellier, où est basé le siège de Lunchr, qui est par ailleurs incubée au BIC. J’espère que la réussite de ce nouveau projet créera, comme celui de Teads à son époque, une dynamique de création d’entreprises dans la ville » expose Loïc Soubeyrand.
Souhaitant à ce conquistador de nos pauses déjeuner une brillante réussite pour le développement de son innovante création !